Né le 18 novembre 1903 à Pouxeux (Vosges), exécuté sommairement le 11 juin 1940 à Cressonsacq (Oise) ; officier de carrière, capitaine au 24e Régiment de Tirailleurs sénégalais (RTS).

Jacques Ris était le fils de Henri Lucien Louis Ris, sous-officier au 109e Régiment d’Infanterie, domicilié à Remiremont, alors âgé de 27 ans, et de Augusta Marie Mathilde Huguenin, couturière, âgée de 26 ans, domiciliée à Pouxeux chez son père Charles Huguenin.
Il fut élève au lycée Henri Poincaré de Nancy. Saint-Cyrien de la promotion Chevalier Bayard (1923-1925), Jacques Ris fut un temps affecté au Maroc où il épousa Marie Madeleine Angélique Beveraggi le 22 février 1935 à Rabat. Peut-être avait-il participé à la guerre du Rif (1924-1927) dans laquelle fut engagé le 24e RTS.
En 1939, le 24e RTS était en garnison à Perpignan. Le régiment participa à la surveillance de la frontière espagnole et du camp d’Argelès lors de la Retirada. Le 5 avril 1940, le régiment rejoignit la 4e Division d’Infanterie coloniale (DIC) sur la ligne Maginot.
Engagée au sud de la Somme sur la ligne Weygand, la 4e DIC commandée par le général Maurice de Bazelaire de Ruppierre participa à la bataille d’Amiens et subit de lourdes pertes lors de l’offensive allemande déclenchée le 5 juin 1940. « Dans la nuit du 9 au 10 juin, cette division tente de percer en direction de l’Oise, de Pont Sainte Maxence. Au matin, il ne reste plus que 200 à 300 hommes au 2e RIC, 300 à 400 au 16e RTS, et 100 au 24e RTS. » (Les combattants de l’honneur ; cf. sources).
Le 10 juin 1940 en fin d’après-midi, ce groupe de soldats et d’officiers des 16e et 24e Régiments de Tirailleurs sénégalais se rendit aux Allemands. Le 11 juin, ces derniers – un détachement du régiment Grossdeutschland – séparèrent les officiers et les soldats métropolitains d’une part, et les soldats d’origine coloniale d’autre part. La vie de ces derniers étant menacée, le commandant Bouquet tenta de les protéger. Il déclara que les tirailleurs s’étaient rendus sur son ordre, qu’ils avaient combattu loyalement et il exigea qu’ils soient traités en soldats. Le capitaine Speckel prit ensuite la parole en allemand pour dire sa fierté d‘avoir commandé des soldats tels que les Sénégalais.
En représailles, les Allemands conduisirent à l’écart le capitaine Jacques Ris et sept autres officiers puis abattirent d’une balle dans la nuque à la lisière nord du bois d’Eraine, sur la commune de Cressonsacq. Les corps furent jetés dans une fosse commune creusée par deux soldats noirs qui furent ensuite abattus.
En juin 1941, la fosse fut ouverte et les corps furent inhumés dans le cimetière communal de Cressonsacq. Après la Libération, leurs dépouilles furent transférées à la nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt (Oise) ou rendus à leurs familles. Son nom est inscrit avec ceux des autres victimes sur la stèle commémorative du bois d’Eraine et sur une plaque commémorative au lycée Henri Poincaré à Nancy.
De nombreux soldats africains de la 4e DIC furent massacrés par les Allemands. Leur nombre et leur identité restent à établir.
Voir Cressonsacq, bois d’Eraine (10-11 juin 1940)
Sources

SOURCES : SHD-PAVCC Caen, AC 21 P 143209 (à consulter). — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Les combattants de l’honneur. — AD Vosges, état civil.

Dominique Tantin

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