Né le 17 mai 1913 à Alais [Alès en 1926], mort exécuté sommaire à Servas (Gard) le 10 ou le 11 juillet 1944 ; secrétaire de police à Alès (Gard) ; torturé et exécuté par les Waffen SS français de la 8e compagnie du 3e régiment de la division Brandenburg, précipité dans le puits de la mine de lignite de Célas (Gard) en juillet 1944 ; résistant d’Alès et du Gard (Combat, Mouvements unis de la Résistance, Armée secrète)

Dès 1942, André Cabanel fit partie du groupe de policiers alésiens qui rejoignirent le mouvement Combat. Ce groupe avait été créé par Jacques Taulelle et fut ensuite dirigé par l’inspecteur (puis commissaire) Gaston Charroux. On y retrouvait R. Garapon, Maurice Hugon, Pierre Castellarnau, Henri Lanot, Jean Rouveyrol, Frédéric Trucchi. Il fut ensuite rattaché au NAP (Noyautage des administrations publiques) des MUR du Gard.
Le 3 juillet, il quitta le commissariat avec son arme et sa voiture de service, accompagné d’un collègue, Henri Lanot pour rejoindre le groupe d’Hugues Zerbini, au mas Quissargues, à Bouquet (Gard). C’est là qu’il fut arrêté par des Waffen SS français de la division Brandenburg (du groupe connu comme « bande à Harry ») et des miliciens avec d’autres résistants des MUR et de l’AS, Henri Lanot, Marcel Pantel, Pierre Castellarnau, et Hugues Zerbini, le 5 juillet 1944. Transféré au Fort Vauban, il fut torturé et exécuté le 10 ou 11 juillet, son cadavre fut précipité dans le puits de Célas.
On y retrouva 32 corps le 12 septembre 1944. Il fut enterré le 18 septembre 1944 à Alès avec les résistants retrouvés dans le puits de Célas. 25 000 personnes y participaient. L’absoute fut donnée par le clergé catholique. Des discours furent prononcés par Picard archiprêtre d’Alès, Salles et Villaret pasteurs protestants, Ribot du CLL d’Alès, Spadale sous-préfet d’Alès et, enfin, par Michel Bruguier alias « Audibert », chef des FFI du Gard.
Le nom d’André Cabanel est inscrit : sur le monument aux morts d’Alès, sur la plaque commémorative des résistants d’Alès morts entre 1940 et 1944, sur la plaque apposée dans la cour du commissariat de police d’Alès commémorant la mémoire de trois « (…) policiers résistants d’Alès victimes de la barbarie nazie » (Henri Lanot, André Cabanel, Amédée Pradilhe), sur le monument érigé à Bouquet (Gard) sur la route d’Alès à Bagnols-sur-Cèze au carrefour de la route de Saussines à la mémoire des cinq résistants arrêtés le 5 juillet 1944 et dont les corps furent précipités dans le puits de Célas à Servas (Gard).
Voir Servas, Puits de Célas (9, 10, 27 juin 1944 ; 11, 12 juillet 1944)
Sources

SOURCES : Fabrice Sugier, « Des policiers gardois dans la Résistance », « Combat, les Mouvements unis de Résistance dans le Gard 1942-1944 » in : Claude Émerique, Laurent Pichon, Fabrice Sugier, Monique Vézilier, La Résistance dans le Gard, Paris, Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI), 2009, CDROM avec un livret de présentation, 36 p. — Fabrice Sugier, Monique Vézilier, Le Gard dans la guerre 1939-1945, préface de Jean-Marie Guillon, Clermont-Ferrand, De Borée, 2017, 452 p. — Commission départementale de l’information historique pour la paix gardoise, Les lieux de mémoire de la Deuxième Guerre mondiale dans le département du Gard, Chemins du souvenir, Nîmes, Béné, 1986, réédition 2000, 118 p. ; réédition, Archives départementales du Gard et conseil départemental du Gard, 2016. — Site MemorialGenWeb, consulté le 22 décembre 2017.

André Balent

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