BRUN Jacques

Jacques Brun était réfractaire au Service du travail obligatoire. Il se cachait dans la ferme d’Alfred Rondeau, au hameau de Hollard, à La Chapelle-sur-Oreuse. Maire du village, Alfred Rondeau était un actif résistant sédentaire, en liaison avec le Front national, les FTP et le mouvement Ceux de la Libération et cachait des armes. Son fils était aussi un résistant, ainsi que plusieurs de ses amis. Jacques Brun n’était pas informé des activités de résistance de la famille.
Rondeau avait hébergé en septembre 1943, le « groupe d’action immédiate » des FTP de l’Yonne, groupe qui avait été repéré. Dénoncés, deux membres de ce groupe, les frères Jean et Lucien Paquet furent surpris le 22 septembre 1943 chez un coiffeur sénonais par des Feldgendarmes. Ils ouvrirent le feu et en tuèrent trois mais Lucien Paquet fut lui aussi abattu, alors que Jean Paquet réussit à s’enfuir et à quitter Sens.
Les Allemands remontèrent assez vite jusqu’à la ferme d’Alfred Rondeau. Arrivant en camion le soir du 22 septembre, une quinzaine de Feldgendarmes, commandés par un sous-officier en tenue civile, bloquèrent les issues et investirent la ferme. Il était 22 h 30. On avait vendangé l’après-midi et une quinzaine de personnes étaient réunies autour de la table, la famille d’Alfred Rondeau, ses ouvriers agricoles, et Jacques Brun. Les Allemands entrèrent brusquement dans la grande salle de la ferme. Jacques Brun fit un mouvement pour sortir et fut abattu sur le champ d’une rafale de mitraillette.
Son nom figure sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre (avec une date de décès erronée) et sur le monument aux morts cantonal de l’arrondissement de Sens.