Né le 22 janvier 1896 à Rancon (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; institutrice ; victime civile.

Ecole des garçons, Oradour-sur-Glane
Ecole des garçons, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Ecole des garçons, Oradour-sur-Glane
Ecole des garçons, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Ecole des garçons, Oradour-sur-Glane
Ecole des garçons, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Rousseau - Forest, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Rousseau - Forest, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Jeanne Forest était la fille de Maximin Auguste (né le 19 novembre 1869, à Saint-Martin-le-Mault et décédé en 1911), et de son épouse Blanche Françoise Amélie Hortense née Duris (née le 7 mars 1873, à La Croisille-sur-Briance), instituteurs. Ses parents s’étaient mariés le 16 avril 1895 à Rancon.
Elle avait un frère cadet Aimé Marie né le 18 février 1898, à Rancon) époux de Jeanne Clavaud, parents de Michel Marie Amand* et Dominique*.
Devenue elle-même institutrice, elle épousa le 16 septembre 1922 à Saint-Just-le-Martel (Haute-Vienne), un instituteur ancien combattant de 1914 – 1918, Léonard Rousseau* (né le 23 février 1895, à Saint-Denis-des-Murs).
Ils furent nommés à Vaulry (Haute-Vienne) où naquirent Marguerite Blanche* (née le 25 novembre 1923), puis Pierre Dominique* (né le 8 mars 1928).
Le couple fut nommé en 1933 à Oradour-sur-Glane.
Elle était domiciliée avec sa famille au Bourg d’Oradour-sur-Glane.
« (…) La salle spacieuse était éclairée par de grandes fenêtres situées de chaque coté. Un énorme poêle trônait au centre. Derrière le bureau de Mme Rousseau, le tableau noir, démesuré et mystérieux, paraissait nous attendre avec la sérénité d’un juge qui saurait démasquer nos faiblesses. La maîtresse nous indiqua notre place respective. Une fois installé à mon pupitre, je découvrais l’encrier à ma droite, petite vasque de porcelaine blanche dans un trou à même le bureau. Sous les fenêtres, deux enfilades de portemanteaux pour nos vêtements, nos bérets, nos sacs. »
L’école primaire d’Oradour-sur-Glane comportait en 1944 plusieurs sections. L’école des garçons composée de deux classes, était située en face la gare des Tramways départementaux et avait pour directeur Léonard Rousseau* assisté de son épouse Jeanne née Forest. L’école des filles comprenait trois classes dont une classe enfantine. Andrée Gibaud épouse Binet *en assurait la direction assistée de Denise Bardet* et de Raymonde Chenet épouse Vincent*. Il existait aussi une classe dite « lorraine » composée d’enfants de réfugiés alsaciens et mosellans avec un maître lorrain, Fernand Gougeon*. Tous les enfants des écoles, durent le 10 juin 1944, en début d’après-midi, sous la contrainte des SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, en compagnie de leurs institutrices et instituteurs se rassembler sur la place du village. Seul un jeune élève de la classe lorraine Roger Godfrin, réussit à s’enfuir.
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec ses enfants, son neveu Dominique et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
« Dans l’église, un seul adolescent avait été admis Pierre Rousseau, âgé de seize ans. Mme Rousseau avait convaincu les soldats de laisser avec elle ce grand garçon retardé mental, dernière et dérisoire tentative d’une mère qui croyait protéger son enfant. »
Son époux et son neveu Michel Marie Amand furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Jeanne Forest obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane. Il est également inscrit avec celui de ses six collègues dont son mari, victimes du nazisme sur la plaque commémorative apposée dans la cour de l’ancienne école normale de Limoges (aujourd’hui centre de formation des maîtres).
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Liste établie en 1945 par le Syndicat national des instituteurs, « Hommage à ceux qui sont tombés », disponible sur le site de l’ANPNOGD, association nationale des pupilles de la nation, orphelins de guerre et du devoir. — André Desourteaux et Robert Hébras, Oradour-sur-Glane, Notre Village assassiné, éditons CMD, (p41). — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p120).

Michel Thébault, Isabel Val Viga

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