Né en 1914 dans les Asturies (Espagne), mort en action de combat à La Parade (actuelle commune de Hures-La Parade, Lozère) le 28 mai 1944 ; mineur à La Grand-Combe (Gard) ; résistant de l’Agrupación de guerrilleros españoles (AGE) et du maquis Bir Hakeim de l’Armée secrète (AS).

Celestino Cuesta combattit pendant le guerre civile espagnole (1936-1939), d’abord dans les milices antifascistes puis celui de l’Armée populaire. Il rentra en France en février 1939 lors de la Retirada. On ignore les détails de son parcours. Il dut être d’abord interné dans un des camps de la côte roussillonnaise, puis intégrer un Groupement de travailleurs étrangers (GTE).
En 1943, il résidait à La Grand-Combe (Gard), localité du bassin houiller d’Alès. Ce fut à La Grand-Combe que parmi les mineurs espagnols et autour de Cristino Garcia Grandas se constitua le noyau cévenol de la FTP-MOI puis du XIVe corps de guerrilleros espagnols, la future AGE, pleinement autonome au plan organisationnel des FTPF et de la MOI. Cuesta fit partie de ce groupe de mineurs espagnols ralliés à la résistance d’obédience communiste. Nous ignorons son affiliation partisane. Toutefois, il est possible qu’il appartint au PCE (Parti communiste d’Espagne) dès avant 1939 ou y adhéra à La Grand-Combe.
Cuesta rejoignit un maquis dès le 4 mars 1943, celui de la ferme de Chevaniels dans la commune du Collet-de-Dèze , qui fut pris en charge par la 15e brigade (Lozère) de GE (Guerrilleros españoles). Il a ensuite fait partie des GE mis à disposition du maquis Bir Hakeim de l’AS (Voir Capel Jean alias « commandant Barot ». Le 18 mai 1944, il avait rejoint le cantonnement de Bir Hakeim au château de Fons (commune de Bassurels, Lozère). Mais l’attaque d’éléments de GMR (Groupes mobiles réserve) envoyés par Pierre Marty, intendant de police à Montpellier (Hérault), afin de traquer les maquis cévenols contraignit Capel à installer ses hommes au Grand Hôtel du Fangas (commune de Valleraugue, Gard), à proximité du sommet du Mont Aigoual, le point culminant des Cévennes. Mais bientôt, le cantonnement du Grand Hôtel fut repéré par un avion de reconnaissance allemand. Pendant la nuit du 25 au 26 mai, les forces vichystes, GMR et Milice, attaquèrent. Capel eut le temps d’ordonner le départ du mont Aigoual avant l’encerclement. Comme le gros des effectifs du maquis, Cuesta fit à pied le trajet vers le nouveau cantonnement de Bir Hakeim, La Parade, sur le causse Méjean (Lozère). Il arriva à destination le 27 mai au soir. Le lendemain, le 28 mai, deux groupes des forces d’occupation (Allemands et Arméniens de l’Ost Legion) attaquèrent le maquis. Le combat fit rage dans la matinée et une partie de l’après-midi. Bir Hakeim eut trente-quatre tués, parmi lesquels Celetino Cuesta, et vingt-sept prisonniers qui furent fusillés le lendemain à Badaroux (Lozère).
Enterré le lendemain dans la fosse commune du cimetière de La Parade, il fut identifié par Anna Rousseau, secrétaire du CDL de la Lozère et épouse de l’une des victimes du combat de La Parade (Jean Rousseau*, alias « capitaine Brun », l’un des adjoints de Capel. Celestino Cuesta fut ensuite ré-inhumé le 15 mai 1957 à la nécropole des maquis à Chasseneuil-sur-Bieuvre (Charente).
Le nom de Celestino Cuesta nom est inscrit sur le monument aux morts de Nîmes (Gard). Son nom figure également sur le monument de La Parade, construit en mémoire des morts de Bir Hakeim, les 28 et 29 mai 1944. Il est également gravé à Mourèze (Hérault) sur le grand mémorial érigé en l’honneur des maquisards de Bir Hakeim morts au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944. Enfin, de nom de Celestino Cuesta est gravé sur le monument commémoratif des morts issus de la 3e division de l’AGE (guérilleros espagnols) érigé en 2004 près du cimetière, au hameau de L’Affenadou (commune de Portes, Gard), sur la D 59 en direction du Martinet sur lequel sont inscrits 40 noms (14 du Gard, 9 de l’Ardèche, 17 de la Lozère). Sur cette première plaque figure aussi l’inscription suivante : « Aux résistants espagnols tombés en combattant l’Allemagne nazie sur le sol français. Passant souvient toi. La Liberté d’Espagne en France on l’a conquise, on l’a défendue. À tous ceux et celles dont l’Histoire a égaré le Nom. Aux 600 guérilleros espagnols de la 3e Division qui ont combattu aux côtés de leurs compagnons Français pour la Liberté de tous dans le Gard, l’Ardèche et la Lozère de 1941 à 1944 ».
Voir La Parade (28 mai 1944)
Sources

SOURCES : Amicale des Anciens guérilleros, Guérilleros en terre de France, Les Républicains espagnols dans la Résistance française, Paris, Le temps des cerises, 2004, 316 p ; [p.138, p. 143]. — Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Les Espagnols dans la résistance cévenole, PDF, s.l., s. d. intégré dans le site cevennesresistance consulté le 26 décembre 2017. — Site MemorialGenWeb consulté le 6 janvier 2018.

André Balent

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