Né le 21 mai 1924 à Guéret (Creuse), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; étudiant à la faculté des Lettres de Montpellier (Hérault) ; victime civile.

Michel était le fils d’Aimé Marie Forest (né le 18 février 1898, à Rancon), professeur de philosophie au lycée de Guéret, et de son épouse Jeanne Marguerite née Clavaud (née le 16 décembre 1895, à Veyrac), institutrice. Ses parents s’étaient mariés le 30 août 1921 à Limoges.
Il était le deuxième d’une fratrie de six enfants, Jean Marie (né en 1922), Françoise (née en 1927, à Bordeaux), Jacques (né en 1928, à Borde aux), Bernard (né en 1932, à Bordeaux), Dominique* (né le 21 octobre 1937, à Saint-Cloud, Seine-et-Oise).
Son père ancien combattant, agrégé de philosophie en 1921, fut à cette date nommé pour son premier poste au lycée de Guéret. Dès 1925, Aimé Forest devint professeur de philosophie à Poitiers (où il avait fait ses études secondaires). La famille s’installa dans le quartier du « Plateau » (le centre-ville de Poitiers, à proximité du parc de Blossac). Michel Forest y passa toute son enfance, marquée par une éducation empreinte d’une forte religiosité chrétienne et par l’adhésion au mouvement des scouts de France.
En 1931, son père soutint à La Sorbonne sa thèse sur « La Structure métaphysique du concret selon saint Thomas d’Aquin » et fut fait docteur des lettres.
La famille déménagea à Paris en 1936, Aimé Forest devenant professeur au lycée Condorcet. A leur domicile de Saint-Cloud (Seine-et-Oise, aujourd’hui Hauts-de-Seine). A la rentrée 1940, d’abord replié avec le lycée Condorcet à Rochefort (Charente-Maritime), Aimé Forest fut ensuite nommé dans l’enseignement supérieur à la Faculté des Lettres de Grenoble puis en 1943 à la Faculté des lettres et sciences humaines de Montpellier. Michel Forest débuta dans cette ville des études de Lettres, adhérant dans le même temps à l’action catholique étudiante. Attiré par l’écriture il commença la rédaction de romans et écrivit jusqu’en juin 1944 de nombreux poèmes.
Pendant toute cette période, la famille avaient conservé des liens étroits avec le Limousin natal. Une maison située au lieu-dit Laplaud sur la commune d’Oradour-sur-Glane servait de résidence de vacances, à proximité des grands parents Amand Clavaud* et de son épouse Marie Marguerite Rousseau.
La famille vint s’y réfugier « le 15 mars 1944, à la fermeture de l’Université de Montpellier, dans la prévision d’un débarquement en Méditerranée » .
Il était le neveu de Jeanne Marie Aimée Forest* épouse de Léonard Rousseau*, parents de Marguerite Blanche* et Pierre Dominique*, sœur de son père.
Il était le petit-neveu d’Anne épouse de Jean Desvignes*, parents de Junien Jean-Baptiste époux de Marie Madeleine Sadry* (parents de Jean Pierre Junien*, Yves*, Odile*), Marie épouse de Martial Litaud [échappa au massacre, ayant pu se cacher], Anne épouse d’Antoine Brandy, parents d’Armand Jean Junien époux d’Eugénie Mercier* (parents d’Yvonne Andrée*, Antoinette*, Jeanine épouse d’Aimé Henri [échappèrent au massacre, ayant pu se cacher] parents d’Annie*), sœurs de son grand-père maternelle.
Ses parents et ses frères et sœur, échappèrent au massacre, absent d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944.
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son grand-père et son oncle et une partie de sa famille dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Son frère Dominique, sa tante, ses cousins et une partie de sa famille furent brûlés dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Michel Forest obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son père décède le 20 mars 1983 à Limoges et avait les années précédentes rédigé un recueil de souvenirs dont il avait souhaité qu’il soit publié après sa mort, ce qui fut fait en 1985 sous le titre « Nos promesses encloses » (Ed. Beauchesne). Sa mère décède le 30 septembre 1973.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne et Hauts-de-Seine, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Biographie Aimé Forest, site Wikipedia. — Aimé Forest, Nos promesses encloses, Ed. Beauchesne, 1985.

Michel Thébault, Isabel Val Viga

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