Né le 19 mars 1912 à Sarreguemines (Moselle annexée), mort en action le 20 juin 1944 dans les gorges de la Truyère à Anterrieux (Cantal) ; avocat ; résistant, lieutenant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Fils de Alexandre, commerçant, et Marguerite, née Lehmann, nés tous les deux à Sarreguemines et décédés à Strasbourg respectivement en 1937 et 1962, Louis Cahen eut un frère, né en 1922.
Il se maria avec Raymonde, Rachel Meis le 11 juillet 1938. La famille était de confession juive. Il était avocat au barreau de Sarreguemines et exerça à Paris.
Mobilisé en octobre1939, il fut nommé Lieutenant de réserve en juin 1940. Il ne put rentrer en 1940 en Moselle annexée déclarée « judenrein » (sans juifs) par les Allemands. Ses parents s’établirent à Cognac (Charente) durant la guerre.
Louis Cahen fut réfugié à Clermont-Ferrand, 20 rue Saint-Joseph. Il se retrouva ensuite dans le Cantal dans des circonstances qu’on ignore. Il s’engagea dans la Résistance, et devint lieutenant FFI, dit Couturier, commandant de la 4ème section de la 7e Cie du maquis d’Auvergne. Son pseudonyme peut laisser penser qu’il avait eu des ancêtres couturiers.
Le maquis fort de 1 500 hommes prit possession du réduit de la Truyère en avril 1944. Il avait pour mission d’intervenir éventuellement en direction de celui du mont Mouchet et de monter des embuscades sur les nationales RN9 et 921.
Renforcé par plus de 2 000 hommes qui avaient échappé à l’encerclement du Mont Mouchet les 10 et 11 juin, le maquis fut repéré par les reconnaissances aériennes allemandes et attaqué le 20 juin 1944 par le 1000e régiment d’infanterie de la Wehrmacht, la Légion azerbaïdjanaise et la légion des Tatars de la Volga.
120 maquisards et civils furent tués pendant les combats parmi lesquels Louis Cahen qui commandait une section de 40 hommes. Il fut tué à la Barre de Fer, à Pradels, commune d’Anterrieux. Le soir du 20 juin, l’ordre de décrochage permit à de nombreux maquisards d’échapper aux Allemands.
Il a été enseveli à Anterrieux, puis Fernand Jarron (qui résidait le 30 janvier 1948 au 62 Bd Lafayette, Clermont-Ferrand) est allé prendre sa dépouille mortelle qui a été ensevelie au cimetière de Montferrand. Ses obsèques eurent lieu le 21 septembre 1944.
Désormais, il est inhumé au cimetière de Sarreguemines.
Son nom figure sur la stèle dans le cimetière israélite de Sarreguemines dédiée « A nos morts ». Il figure aussi sur le monument dédié au "Maquis d’Auvergne-Aux Morts de la 7e Cie-20 juin 1944" près de la mairie d’Anterrieux (Cantal). Une rue de Sarreguemines porte son nom.
Louis Cahen a été reconnu par décision ministérielle Sous-Lieutenant, avec prise de rang le 1er juin 1944, (JO du 31 janvier 1946) et soldat FFI, certificat d’appartenance du 18 février 1952.
Louis Cahen a été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze et cité à l’ordre de la division à titre posthume. Il a été déclaré « Mort pour la France »
Son dossier d’homologation FFI indique :
Louis Cahen a servi à la 7ème Compagnie du Mont Mouchet depuis le 10 mai 1944, venant de la 4ème Compagnie (pas de date d’entrée dans la 4ème compagnie). Il a participé aux combats du Mont Mouchet les 10 et 11 juin 1944
Cantal, Groupe Revanche, du 10 mai 1944 au 20 juin 1944.
Madame veuve Cahen résidait 19 rue Cavendish Paris( XIXe arr.) en 1946, puis rue du Colisée, Paris (VIIIe arr.) en 1952.
Sources

SOURCES : SHD-PAVCC Caen, dossier statut 21 P 36760. — SHD Vincennes, GR 16 P 100426. Dossier résistant de Louis Cahen (notes Geneviève Launay) .— Consistoire israélite de la Moselle, Le martyrologe des juifs de la Moselle 1939-1945, Knutange, imp. Klein, 1999, p.91. — La 7ème Compagnie : du Mont-Mouchet... à la Truyère, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 3éme édition modifiée, 2004. — Memorialgenweb. — texte du capitaine Nemo sur le Centre de résistance de la Truyère .— État civil Sarreguemines.

Philippe Wilmouth

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