Né le 5 novembre 1922 à Saint-Éloi (Creuse), exécuté sommairement le 9 juin 1944 au lieu-dit Combeauvert, commune de Janaillat (Creuse) ; résistant FTPF de la Creuse.

Il était le fils d’Alphonse, Emile Lagarde et de Marie, Valentine Givernaud, cultivateurs au lieu-dit Le Massebrot, commune de Saint-Éloi. Réfractaire au STO, il rejoignit à une date à préciser un maquis FTPF de la Creuse, la 2103ème compagnie. Cette compagnie appelée aussi La Royère, du nom du lieu-dit sur la commune de Sardent (Creuse) où elle s’était installée à l’automne 1943, prit plus tard le nom de compagnie Brunet du nom de Gabriel Brunet, un jeune maquisard communiste, exécuté sommairement par les Allemands le 7 septembre 1943 sur la commune voisine de Maisonnisses. Le 7 juin 1944, le lieutenant-colonel « François » (Albert Fossey), chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Guéret fut ainsi la première préfecture métropolitaine libérée de France. Il concentra pour cette opération plusieurs maquis creusois. Et parmi elles la 2103ème compagnie FTP qui arriva à Guéret à l’aube du 7 juin 1944. Elle fut engagée dès le début de l’action, contre l’un des points de résistance allemand, l’hôtel Saint-François, place Bonnyaud, siège de la Kommandantur. Raymond Lagarde participa à cette première libération de la ville. Le lendemain 8 juin 1944 il fit partie des renforts envoyés à La Souterraine pour participer aux combats de cette ville contre un poste fortifié allemand. Le 9 juin de retour à Guéret avec sa compagnie, il appartenait au convoi qui évacua la ville vers le sud, à l’annonce de la contre-offensive allemande sur Guéret. Le 9 juin 1944, en effet, une opération allemande massive fut organisée pour reprendre Guéret, avec l’assaut en provenance de Montluçon de troupes de la Wehrmacht appuyée par l’aviation. Au sud des éléments blindés et motorisés de la division Das Reich furent chargées de contrôler les routes et d’empêcher le repli des résistants. Un retard des forces de la division Das Reich, permit à la majorité des groupes de résistants d’échapper à la prise en tenaille. Mais en tout début d’après-midi, vers 14 h 30, sur la route de Guéret, au lieu-dit Combeauvert (à la limite des communes de Thauron et de Janaillat, Creuse), l’unité SS de la division Das Reich qui remontait vers le nord pour boucler l’encerclement de Guéret, se trouva face à plusieurs camions de résistants. Le premier, conduit par deux FFI du Cher, transportait les militaires allemands faits prisonniers le 7 juin à Guéret. Il était suivi d’un véhicule armé transportant (avec quelques résistants d’autres groupes) des FTP (en particulier de la 2103ème compagnie) se repliant vers leur base de Royère et dans lequel se trouvait Raymond Lagarde. Après un bref mais violent combat qui dura une vingtaine de minutes et qui fit plusieurs morts, les blessés et prisonniers dont Raymond Lagarde furent rassemblés au carrefour de Combeauvert contre un talus et exécutés sommairement.
Il obtint le 15 juin 1950 la mention mort pour la France et fut homologué interné résistant. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Éloi. Il est également inscrit sur le monument dressé à Combeauvert en 1947 à l’initiative du maire de Janaillat, Prosper Coucaud. Il figure enfin sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : Dossier SHD GR 16 P 330224 — René Castille in La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Le Puy Fraud Ed.2012 — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil, mairies de Saint-Éloi et de Janaillat.

Michel Thébault

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