Né le 22 novembre 1900 à Étampes (Seine-et-Oise, Essonnes), exécuté sommairement le 12 août 1944 à Périgueux (Dordogne) ; officier de carrière ; résistant dans l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA), chef du 2e Bureau FFI en Dordogne.

Fils de Jean et de Marie Marton, le lieutenant Alfred Salle, devenu commandant au 26e RI, replié à Périgueux, devint directeur de l’annexe départementale du C.A.T. (Centre de l’Armée de Terre) et trésorier-payeur des soldes de l’armée dissoute.
« Très vite, écrit Jacques Lagrange dans son ouvrage 1944 en Dordogne, op. cit, il enrôle massivement des jeunes dans les rangs de l’O.R.A. » dont il fut membre dès mars 1943. Il en dirigea le service de renseignements après l’arrestation, le 18 février 1944, de son prédécesseur, le lieutenant Ane. « Surnommé "Le Père tranquille" tant son impassibilité étonne », il fut maintenu à son poste à Périgueux, après le 6 juin 1944 et rendit d’immenses services en dirigeant les officiers et sous-officiers vers les centres de rassemblement du maquis, en renseignant ceux de l’extérieur sur les allées et venues de l’ennemi dans la ville.
Chef du 2e Bureau au sein du premier état-major F.F.I. pour la Dordogne, constitué au Breuilh le 7 juin 1944, il fut chargé d’établir la liaison entre les trois grands courants de la Résistance (AS, ORA, FTPF). Cependant, ses activités clandestines étaient trop connues et il fut arrêté le 24 juillet par le S.D. (Sicherheitsdienst, improprement appelé Gestapo). Selon Jacques Lagrange, « les Allemands ont trouvé, au cours d’une perquisition, deux caisses de cartouches » chez lui. Alfred Salle que l’occupant n’arriva pas à faire parler, encouragea par son attitude calme et fière le courage de ses camarades de cellule.
Il tomba sous les balles du peloton le 12 août 1944 à l’âge de 44 ans, « à dix-huit heures », selon l’acte de décès n° 683, en date du 25 août 1944, en disant à ses bourreaux, si l’on en croit la Dordogne Libre du 11 août 1945, « vous allez voir qu’un officier français sait bien mourir ». Agé de 44 ans, il est « Mort pour la France » (mention faite le 10 octobre 1944).


Voir Périgueux, Mur des Fusillés, Caserne Daumesnil, Rue du 5e Régiment de Chasseurs (5 juin-17 août 1944)
Sources

SOURCES : Arch. dép. Dordogne. — Archives privées de l’auteur. — Guy Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, 2013. — Jacques Lagrange 1944 en Dordogne, Éditions Pilote 24, Périgueux, 1993. — état civil.

Jean-Paul Bedoin

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