Né le 21 décembre 1892 à Bouvron (Loire-Atlantique), abattu en représailles le 4 juillet 1944 à Ajain (Creuse) ; cantonnier ; victime civile.

Il était le fils de Julien, Marie Mouraud âgé de 31 ans à sa naissance, journalier et de Marie Loiseau âgée de 25 ans, journalière, domiciliés tous deux au Châtel, commune de Bouvron, un village au nord de Savenay près de l’estuaire de la Loire. Lors de la conscription en 1912 il déclara exercer la profession de carrier et être domicilié à Nantes. Il fut incorporé le 1er octobre 1913 au 77ème régiment d’infanterie à Cholet (Maine-et-Loire). Il fut mobilisé pour la guerre et partit au front avec son régiment le 5 août 1914. D’abord engagé en Lorraine dans le secteur de Nomény, le régiment fut rapidement dirigé vers les Ardennes dès le 16 août, pour tenter de contenir la poussée allemande en Belgique. Il participa à la retraite générale des armées française du flanc gauche, livrant des combats de retardement. Julien Mouraud fut blessé une première fois à Faux le 30 août 1914. Il ne participa donc pas à la bataille de la Marne, mais fut renvoyé au front le 14 octobre 1914 et participa à la bataille des Flandres. Son régiment fut engagé sue l’Yser, à Paschendaele, puis au bois d’Hooge où Julien Mouraud fut une nouvelle fois blessé le 16 décembre 1914. Hospitalisé la plus grande partie de l’année 1915, il fut finalement réformé à cause d’importantes séquelles à la main droite, en février 1916 et fut plus tard admis à une pension d’invalidité de 40%. Revenu dans l’ouest de la France, il se maria le 10 septembre 1921 à Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine), au nord de Fougères avec Marie Josèphe Derrien. A une date inconnue, le couple vint s’installer avec leur fille, en Creuse, à Feuyas, commune de Pionnat. Julien Mouraud y exerça le métier de cantonnier, employé du service des Ponts et Chaussées de la Creuse.
A partir de la mi-juin 1944, les maquis creusois dans le cadre de l’application des plans Vert (coupure des axes ferroviaires) et Violet (sabotage des lignes électriques de communication) entamèrent en Creuse une vaste campagne de sabotages, d’attentats et d’embuscades. Le 3 juillet 1944, une section de la 2107 Cie FTPF, se plaça en embuscade, près de la gare de Parsac, sur la route nationale 145, axe stratégique reliant Guéret à Montluçon (l’actuelle route Centre- Europe –Atlantique). Elle attaqua un convoi allemand, mais la supériorité allemande en matériel (mortiers, mitrailleuse) contraignit le groupe au repli. Le lendemain matin vers 9 heures, à quelques kilomètres du lieu de l’embuscade, au lieu-dit La Grande Ouche sur la commune d’Ajain, Julien Mouraud qui circulait à bicyclette, fut arrêté par un convoi allemand et immédiatement abattu au bord de la route, peut-être en représailles de l’attaque de la veille.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Pionnat et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse). Une stèle a été dressée après la guerre au lieu de son décès avec cette mention : « A la mémoire du cantonnier Mouraud Julien, assassiné par les Allemands le 4 juillet 1944 ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique (État civil, registre matricule) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusois Ed. Verso 2000 — Site de l’Amicale des Buttes de Lavaveix-les-Mines —Mémorial genweb — État civil et renseignements, mairie d’Ajain.

Michel Thébault

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