Né le 26 novembre 1903 à Glénic (Creuse), abattu le 8 juin 1944 à Ajain (Creuse) ; cultivateur ; victime civile.

Il était le fils de Jean Parrain âgé de 38 ans à sa naissance, maçon et de Françoise Thomasson âgée de 31 ans, domiciliés à Villegondry, commune de Glénic. Au recensement de 1911, il vivait avec ses grands-parents maternels, cultivateurs à Villegondry, ses parents et ses deux frères plus âgés. Son père et son frère aîné alors âgé de 20 ans étaient tous deux « maçons de la Creuse », c’est-à-dire travailleurs saisonniers sur les chantiers de construction des grandes villes. Il épousa, sans doute après son service militaire, Marie, Louise, Amélie Bourliaud. Le mariage eut lieu à Ajain le 24 avril 1926 où le couple s’installa. Ils eurent en 1930 un fils Georges. Au début des années 40, domicilié à Ajain il y exerçait la profession de cultivateur.
Le 7 juin 1944, le lieutenant-colonel « François » (Albert Fossey), chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Guéret fut ainsi la première préfecture métropolitaine libérée de France. Pour les autorités de Vichy et l’État-major allemand, la situation ne pouvait être acceptée. L’État-major allemand prépara une offensive ayant pour but de rétablir la liaison stratégique Montluçon – Limoges, et d’éliminer les forces de la Résistance.
Le 8 juin une compagnie allemande du 15ème régiment de la 189ème Division de réserve de la Wehrmacht venue de Montluçon se présenta en fin de matinée à l’entrée est de Guéret. Quelques kilomètres avant Guéret au lieu-dit Le Pont à la Dauge (commune d’Ajain – Creuse), un groupe de résistants tenta vers 11 heures 30, de ralentir l’avance allemande. Fuyant le lieu du combat, Philippe Parrain et son fils Georges (1930 – 2017) qui se trouvaient à proximité furent victimes des tirs des soldats allemands. Philippe Parrain fut rattrapé et abattu.
Il obtint la mention mort pour la France le 12 juin 1945 et son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Ajain. Il figure aussi sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret. Le lieu de son décès, Pont à la Dauge, fut l’objet constant depuis la guerre de cérémonies mémorielles organisées par le parti communiste creusois, telle celle de juin 2016 : « Ce dimanche 12 juin 2016 au Pont à la Dauge, plusieurs Creusois ont fleuri trois stèles : celles de Paul Lenoir, résistant communiste, Gabriel Delay, résistant gaulliste et Philippe Parrain, citoyen cultivateur qui s’est trouvé là au mauvais moment. Le 8 juin 1944, ces trois hommes ont été fusillés en ces lieux par les allemands. Depuis, chaque secrétaire de la fédération creusoise du parti communiste a perpétué cette tradition annuelle avec une minute de silence devant chaque stèle », cérémonie succédant à celle de 2015 : « Il n’y a pas que les « Panthéonisés ». Marie-Hélène Pouget-Chauvat et le parti communiste français ont tenu à saluer la mémoire de tous les résistants anonymes ou oubliés hier au Pont à la Dauge ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (État civil, recensement) — Marc Parrotin, mémorial de la Résistance creusoise éditions Verso 2000 — Archives du parti communiste creusois (notes manuscrites de Marc Parrotin pour les commémorations de Pont à la Dauge)— Mémorial genweb — Journal L’echo-info — État civil et renseignements, mairie d’Ajain.

Michel Thébault

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