Né 6 septembre 1925 à Norrois (Marne), mort au combat le 3 août 1944 à Grancey-sur-Ource (Côte-d’Or) ; résistant de l’armée secrète auboise et des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) au maquis Montcalm.

Robert Ladroit était le fils de Fernand André, cafetier et de Raymonde Marthe Anna Varnier, sans profession, domiciliés à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne).
Il se porta volontaire pour l’école navale de Brest transférée à Toulon et partit de chez ses parents. Il devint matelot puis après le sabordage de la flotte en novembre 1942, il fut démobilisé et renvoyé dans ses foyers. En juin 1944, il essaya vainement de rejoindre les alliés ayant débarqué en Normandie et entra dans la Résistance le 20 juin au sein de l’armée secrète (AS) de l’Aube, au maquis du Val-du-Puits-de-l’Aube (Aube), installé depuis le 24 juin dans la forêt du Val-du-Puits, aux confins des départements de l’Aube, de la Haute-Marne et de la Côte-d’Or, avec pour point de ralliement la ferme de Réveillon. Il prit le pseudonyme de "Bob" et se porta volontaire dans un groupe franc, participant à de nombreuses missions.
Dans la dernière semaine de juillet les parachutages alliés s’intensifièrent approvisionnant les maquisards en armes et munitions. Le maquis s’était fait connaître sous le nom de "Montcalm", pseudonyme de son chef le lieutenant-colonel Émile Désiré Alagiraude, militaire d’active et officier de la Légion d’honneur, qui sera élevé au grade de commandeur en 1945. Le maquis était organisé militairement et comprenait au départ 200 résistants FFI sous la direction du commandant Bernet dit "Marceau" puis ses effectifs augmentèrent progressivement pour atteindre le 2 août 1944 ,1080 hommes bien armés, équipés, entraînés et répartis en 6 compagnies. Il devint un important maquis dont la superficie couvrait la moitié de celle du Vercors.
Le 2 août 1944 à 7 heures du matin, près de 5000 soldats allemands de la Feldkommandantur et de la Gestapo de Troyes commandés par le général Schramm et l’obersturmführer Wiegand passèrent à l’attaque et encerclèrent le maquis. Le commandant Montcalm prévenu la veille des préparatifs allemands avait organisé ses forces. Les maquisards vont résister à l’ennemi pendant un jour et une nuit. Le 3 août à 9h30 du matin, le PC donna l’ordre de décrochage. L’évacuation se fera dans l’ordre et à l’insu de l’ennemi par la trouée de Villers-Patras, seul passage encore libre. Le général Schramm réorganisa ses troupes pour contre attaquer à deux reprises le 3 dans la soirée et le 4 au matin, mais en vain car le maquis avait disparu. L’ennemi avait eu de nombreuses pertes et la bataille de Mussy-Grancey était une victoire pour l’armée secrète. Le maquis eut également beaucoup de morts au combat. Robert Ladroit fut tué dans un champ, près de son fusil-mitrailleur, à Grancey-sur-Ource (Côte-d’Or). En fait son corps ne sera jamais retrouvé et aucun acte de décès à son nom n’est transcrit dans les registres de cette commune.
Son décès fut confirmé par jugement du Tribunal de première instance de Vitry-le-François (Marne) le cinq septembre 1946 et sa transcription en fut faire sur l’acte de naissance, à Norrois.
Il fut décoré de la Croix de Guerre avec palmes et obtint la mention « Mort pour la France », portée sur son acte de naissance.
Il obtint également l’homologation comme soldat des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
Son nom figure sur la plaque commémorative du Musée de la Résistance, à Mussy-sur-Seine (Aube) et sur le monument aux morts, à Norrois (Marne).
Sources

SOURCES : Article du journal Le Bien Public à l’occasion du 20e anniversaire de La bataille de Mussy-Grancey (2, 3, 4 août 1944).— Divers Sites Internet sur le maquis et la bataille de Mussy-Grancey.— Mémorial Genweb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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