Né le 3 mai 1922 à Metz (Moselle), exécuté sommairement le 18 juin 1944 à Vieugy (act. Annecy, Haute-Savoie) ; résistant FTPF.

Son père, Maurice Gelpe, marié à Marie Catherine Pillat, était cheminot à la S.N.C.F. Il habitait à Lourdes où travaillait son père.
La promulgation de la loi du 16 février 1943 ordonnant le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) le mit dans l’obligation de partir Outre-Rhin. Il refusa et, bien que marié à Yvonne Gaillard, on le retrouva en Haute-Savoie. Il fit ainsi partie des jeunes résistants du village de Bonne-sur-Menoge (Haute-Savoie) et de la section F.T.P.F. dirigée par Emile François Hudry*, où l’on rencontrait notamment deux frères Baud René* et Marcel*, René Châtel*, Georges Depierre* et Joseph Baudin*.
Un jeune de Bonne, membre de la Milice française et un traître, après avoir espionné les faits et gestes de ces jeunes de sa commune les fit arrêter par des miliciens inconnus dans la vallée. Cela se passa le 9 juin 1944 vers une heure du matin.
« La famille Baud est réveillée par une douzaine d’individus déguisés en maquisards, foulards rouges, chapeaux de feutre usagés, armés de Lebel 1936 et de mitraillettes « Sten ». Ils donnent l’apparence de résistants. Ils disent avoir besoin de renfort pour faire un coup de main contre l’occupant. Sans méfiance, le père des deux frères Baud les conduit vers ses fils qui, par prudence, couchaient dans une autre maison avec Depierre et on va réveiller Baudin et Zozo. Puis, Emile Hudry, René Châtel et Georges Gelpe sont tour à tour réveillés et tout le monde se dirige au hameau de Limargne où sont cachées les armes du groupe. Soudain les miliciens se découvrent et déclarent aux jeunes ahuris qu’ils sont faits prisonniers. Un milicien a téléphoné depuis chez le maire au siège de la Milice, aux Marquisats à Annecy, pour obtenir du renfort et des véhicules. » Les jeunes sont emmenés à Annecy. « Ils sont battus, torturés avec un acharnement criminel ; les pires sévices leurs sont infligés. Derrière ce crime odieux se profile se profile la responsabilité pleine et entière du milicien local qui ne fut retrouvé que dix-huit mois plus tard, enrôlé dans l’armée d’occupation. Jugé, il subira le sort des traîtres », écrit Jean Vittoz dans son livre Sur la grand’route de ma vie.
Arrêté le 9 juin 1944 à Bonne-sur-Menoge (Haute-Savoie) par la Milice avec six autres FTPF- FFI, Marcel Baud, René Baud, Joseph Baudin, René Châtel, Georges Depierre et leur chef Émile Hudry, il fut enfermé au siège de la Milice, la villa des Marquisats à Annecy puis livré aux Allemands qui l’internèrent dans leur prison de l’École Saint-François.
Il fut exécuté le 18 juin 1944 au lieu-dit Sacconges à Vieugy (act. Annecy) avec neuf autres résistants. Son corps fut laissé sur place pendant plusieurs heures avant que la population puisse le relever et l’ensevelir, il repose au cimetière de Bonne.
Il a été reconnu Mort pour la France le 27 juin 1945 et homologué Interné Résistant.
Son nom figure sur le monument commémoratif de Vieugy depuis 1948 et sur le monument aux morts de Bonne.
Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie), 15 juin-10 août 1944
Sources

SOURCES : SHD- GR 16 P 249820 . — PAVCC Caen, dossier statut. — AD Moselle 69J19, fonds Neigert. — Familles de Fusillés. — Memorialgenweb. — Michel Germain, Histoire de la Milice, Montmélian, éd La Fontaine de Siloés, 2000, p.456. — Michel Germain, Le prix de la Liberté, Montmélian, éd La Fontaine de Siloés, 2000, tome 4, p. 152 et 166. — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009.

Philippe Wilmouth

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