Né le 31 décembre 1923 à ? (Assistance publique de la Seine-et-Marne), tué le 25 août 1944 à Fouronnes (Yonne) ; cultivateur ; résistant membre du Service national maquis.

René René, pupille de l’Assistance publique, était marié et exerçait le métier de cultivateur à Arcy-sur-Cure (Yonne). Il s’était engagé dans l’été 1944 au sein du petit maquis « Mado », installé à la ferme du Fays, près de Vermenton (Yonne). Ce petit maquis, qui manquait d’armement et d’encadrement, n’avait pas encore eu d’activité résistante importante avant la Libération.
Le 25 août 1944, le chef de ce maquis, Henri Sillas, médecin à Vermenton, patrouillait avec une partie de ses hommes dans les bois de la région de Trucy (Yonne) à la recherche d’Allemands isolés lorsqu’il fut averti qu’une colonne allemande forte d’environ 400 hommes était stationnée dans un bois près de Fouronnes. Il décida alors de s’y rendre dans l’espoir d’obtenir leur reddition. Effectivement, le capitaine Weber, qui commandait la colonne allemande, acceptait de se rendre mais seulement aux autorités américaines. Sillas proposa alors de l’emmener en voiture à Auxerre, qui venait d’être libérée, avec deux de ses lieutenants. Pendant ce temps, désobéissant aux ordres qui leur avaient été donnés par leur chef, une trentaine de membres du maquis « Mado » arrivèrent en camions à Fouronnes et se positionnèrent à quelques centaines de mètres du groupe allemand, sans prendre aucun dispositif de combat. Après le départ de la voiture emmenant son chef, le lieutenant allemand Kiesel, responsable de la colonne en l’absence de celui-ci, et opposé à la reddition, entraîna alors ses hommes et la colonne repartit, désarmant au passage les maquisards restés passifs.
Les prisonniers, les mains sur la tête et tenus en joue par une mitrailleuse postée sur le dernier camion allemand, furent contraints de suivre la colonne allemande. Après avoir traversé le village de Fouronnes, la colonne s’engagea sur la route de Fontenay-sous-Fouronnes. À 800 mètres environ du village, la mitrailleuse se mit soudain à tirer, fauchant une partie des résistants prisonniers. Neuf hommes, dont René René, furent tués sur le coup, un dixième, Henri Gaucher, décéda un peu plus tard à l’hôpital d’Auxerre, tandis qu’une quinzaine d’autres étaient blessés, dont plusieurs grièvement.
Le nom de René René figure sur la stèle édifiée sur le lieu du drame. Il figure aussi sur le monument aux morts d’Arcy-sur-Cure et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.
Sources

SOURCES : Robert Bailly, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983, pages 295 à 301. CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Claude Delasselle, notice "Le drame de Fouronnes"). — Mémorial GenWeb.

Claude Delasselle

Version imprimable