Né le 3 novembre 1909 à Limoges (Haute-Vienne), mort en action le 4 août 1944 à Persac (Vienne) ; marchand forain ; résistant ORA puis AS.

Joseph Pourrichou en 1936
Joseph Pourrichou en 1936
Joseph Pourrichou était le fils de Tancrède Pourrichou, âgé de 29 ans à sa naissance, marchand forain et de Marie Louise Matthieu âgée de 28 ans, domiciliés tous deux place Sadi Carnot à Limoges. Exerçant toujours la profession de marchands forains, ses parents étaient en 1944 domiciliés à Lhommaizé (Vienne). Joseph Pourrichou célibataire, résidait en 1944 au Vigeant, au lieu-dit Bourpeuil, hameau voisin de L’Isle-Jourdain, sur l’autre rive de la Vienne, et exerçait lui aussi la profession de marchand forain.
Il s’engagea dans la résistance avec son frère et son beau-frère (engagés dans le maquis AS de la Vienne "Joël"), et intégra l’un des nombreux maquis en formation dans l’est et le sud du département de la Vienne. Il rejoignit dans le secteur de l’Isle-Jourdain (Vienne) le maquis « Adolphe » rattaché d’abord à l’ORA puis après le 6 juin 44 à l’AS, sous le commandement du capitaine Blondel (groupement D du sud de la Vienne). La présence de ces maquis constituait pour l’État-major allemand une menace (le passage par le seuil du Poitou étant un enjeu stratégique) sur la sécurité des voies de communication vers l’est de Poitiers en direction de Limoges mais aussi de l’Indre (Le Blanc) et du centre. De plus l’avancée des troupes anglo-américaines faisant peser des menaces sur l’axe traditionnel de la RN 10, les axes à partir de Poitiers vers l’est et le nord-est Vienne devinrent vite essentiels. Une série d’opérations de lutte contre les maquis de l’Est de la Vienne fut donc lancée par l’État-major allemand, la première le 25 juillet dans le secteur de Lussac-les-Châteaux. Le 4 août commença une nouvelle opération de répression menée par une colonne allemande (Section rapide 608, issue du bataillon de réserve de la 17ème division SS Götz von Berlichingen, et Feldgendarmerie Trupp B motorisée 687) venant du sud, partie de Charente le 3 août et procédant dans la journée du 4 août à des séries d’exactions, d’exécutions sommaires et de massacres entre Charroux , Le Vigeant et Persac. C’est à l’entrée de ce village que fut tué Joseph Pourrichou en compagnie d’un camarade du même maquis André Cubaud. Ils avaient été envoyés en reconnaissance par les maquis Joël et Adolphe, repliés après les combats du Vigeant et en position de défense autour de l’Isle-Jourdain. Les chefs des maquis souhaitaient connaître la situation du maquis Alsace-Vauquois (AS) établi autour de Persac (mais qui s’était en fait déjà replié vers Adriers), et la direction prise par les troupes allemandes. Les reconnaissances faites dans le courant de l’après midi, par deux routes différentes furent attaquées à l’entrée de Persac par les troupes allemandes ; deux maquisards en moto accrochés à l’entrée est du village parvinrent à se dégager mais Joseph Pourrichou et André Cubaud arrivés vers 16 heures, en voiture (une camionnette Peugeot) par la route directe venant de l’Isle-Jourdain furent stoppés au niveau du cimetière de Persac, au lieu-dit La Croix Borlier, par des tirs de mitrailleuse et tués aussitôt, criblés de balles.
Joseph Pourrichou homologué FFI, obtint la mention mort pour la France en décembre 1945. Son nom est inscrit sur le monument commémoratif dédié à la Résistance, dressé dans le cimetière municipal de l’Isle-Jourdain. Une stèle à sa mémoire et à celle d’André Cubaud fut dressée après la guerre à l’entrée du bourg de Persac, sur le lieu du mitraillage de leur véhicule.
Sources

SOURCES : SHD GR 16 P 489007— Archives familiales (photographie) et renseignements, Dimitri Guilbot (petit neveu de Joseph Pourrichou) — Collège René Cassin, l’Isle-Jourdain, CNRD — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — Renseignements Christian Richard — État civil.

Michel Thébault

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