Né le 9 février 1926 à Caen (Calvados), exécuté sommairement à Caen (Calvados) le 6 juin 1944 ; cheminot ; membre du Front national et de la CGT clandestine ; résistant FFC.

Il était célibataire et demeurait à Caen. Il fut embauché à la SNCF en février 1944 comme manœuvre auxiliaire au dépôt. Avec ses camarades cheminots, il distribuait des tracts et participa peut-être à des sabotages de matériel roulant. Cependant, selon le Mémorial Cheminots victimes de la répression, les éléments rassemblés sur lui ne permettent pas de déterminer son appartenance au groupe de résistance du dépôt et au Front national. Après le sabotage important commis au dépôt dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1944, il fut dénoncé par Serge Fortier, un agent français de la Gestapo. Une rafle fut effectuée le 15 mai parmi les cheminots du dépôt et Désiré Renouf ainsi que ses camarades Maurice Arrot, Achille et Michel Boutrois, Louis Renouf, avec lequel il n’a aucun lien de parenté furent arrêtés et incarcérés à la maison d’arrêt de Caen, où ils furent torturés.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Cambes ou Combes fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 ? autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il fut homologué aux Forces françaises combattantes (FFC).
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen, sur le monument commémoratif 1939-1945 (Mur commémoratif provenant de l’ancienne caserne du 43e R.A. et situé avenue Capitaine Guynemer), sur la plaque commémorative de la SNCF, à l’entrée de la gare, et sur le monument commémoratif 1939-1945 à la mémoire des Agents du Dépôt SNCF, à Caen (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».
Sources

SOURCES : Jean Quellien, Nazis en Normandie.— Cheminots victimes de la répression 1940-1945, Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, 2017.— Site en ligne Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie —.Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

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