Fin août 1944, les 3 compagnies du 2e Bataillon du 1er Régiment de France furent regroupées dans le secteur de Belmont, sous le commandement de Samuel Meyer ; depuis le 22 août la résistance avait reconnu ce Bataillon comme groupement « Oscar » et le ralliement collectif à la résistance eut lieu officiellement le 2 septembre, date où le groupement rejoint les FFI du maquis « Henry », commandées par le Capitaine de gendarmerie Stanguennec.
Le 11 septembre, avant le lever du jour, la section du Lieutenant D’Arras, officier à la 1ère compagnie, fut envoyée en mission de protection du centre de secours ; à 7h30 elle croisa une voiture à Belmont et l’arrêta : il s’agissait d’un officier et de 3 soldats allemands qui furent faits prisonniers ; mais ils précédaient une colonne allemande, faisant retraite vers l’Est de la France en empruntant des routes secondaires, et aussitôt ce fut le début du combat. Le commandant Samuel Meyer qui, depuis son PC, entendit l’échange des coups de feu envoya immédiatement en renfort la section de l’Adjudant-Chef Schoch, de la 1ère compagnie, et une partie de la section de l’Aspirant Pasquet, de la 2e compagnie. Le maquis « Henry » alerté, participa au combat ainsi que les compagnies du 1er RF qui harcelèrent la colonne allemande. L’importance de la colonne (600 hommes) amena les FFI à se retirer en fin de matinée, tout en se protégeant et, après ce repli, le combat cessa vers 14h30, heure à laquelle l’aviation anglaise prit le relai en bombardant la colonne allemande et en détruisant presque tous les véhicules.
Cependant la demie-section « Pasquet », encerclée par les soldats allemands, et ayant épuisé ses munitions, dut se rendre, vers 11h, mais laissa des morts sur le terrain : 6 tués et 7 prisonniers. En fin de journée les FFI rassemblèrent 250 prisonniers allemands (dont des russes, hindous et autrichiens), qui furent confiés aux gendarmes du Capitaine Stanguennec.
Sur la RD 7, à Belmont, un monument rappelle que le groupe de l’aspirant Pasquet du 1er RF a succombé vers 11h le 11 septembre 1944, le nom des 6 tués étant inscrit. Le nom de ces morts est aussi gravé sur « le mémorial de la Résistance du Sud Haut-Marnais » à Chalindrey (Haute-Marne).
PASQUET Michel
BERNARD Pierre
DALLOZ Armand
JAMET Raymond
PERROTET Jean
WLAZYK Vaclav
Le 11 septembre au soir un groupe de soldats allemands fit irruption au château de Saulles, commune de Saulles (Haute-Marne), village voisin de Bussières-les-Belmont et exécutèrent sommairement, après les avoir torturées, les trois infirmières présentes dans le centre de secours et qui venaient de s’engager, la veille dans les FFI. Dans le cimetière de Bussières-lès-Belmont, un monument commémoratif rappelle : "Ici reposent trois infirmières des FFI torturées par les Allemands au château de Saulles pour avoir refusé de trahir le maquis de Bussières - Mortes pour la France - 12 septembre 1944 - Priez pour elles".
Certains FFI purent s’échapper, mais deux furent également exécutés.
BAILLY Marie-Louise
CORNUBERT Geneviève
MOREY Micheline
LEMMER Charles
SIMONET Roger
Sources

SOURCES : Le Premier Régiment de France et la Résistance de Jean-Paul Gires (2016). Registre des décès de la commune de Champsevraine (ex Bussières-les-Belmont). — Clovis. Le Prix de la Liberté.

Michel Gorand

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