Champignelles (Yonne), 29 juillet 1944
Un petit maquis appelé « maquis Dufour », du nom de son fondateur, Pierre Dufour, natif de Saint-Privé (Yonne), avait été créé en juin 1944 en Puisaye, au nord de Bléneau, sur la commune de Champcevrais (Yonne), commune limitrophe du département du Loiret. Ce maquis, dirigé par Pierre Dufour et son adjoint, André Gatien, ne semble pas avoir été rattaché à aucune organisation connue. Trois résistants espagnols l’avaient rejoint puis une dizaine de résistants français. Ce maquis s’était ensuite déplacé un peu plus au nord-est, dans les bois de la commune de Champignelles.
Le 29 juillet 1944 au matin, alors que le lieutenant Dufour se trouvait momentanément absent, son maquis fut attaqué par des troupes allemandes, sans doute venues du Loiret. Deux résistants, le lieutenant Gatien et le sergent Robillard réussirent à échapper à l’encerclement et allèrent à Bléneau demander l’aide du puissant maquis de la Coutelée (appelé ensuite Maquis 1 du Service national maquis). Le chef de ce dernier, Charles-Albert Houette, accepta d’envoyer des hommes en renfort et bientôt une quarantaine de maquisards transportés par deux camions arrivèrent en début d’après-midi à Champignelles.
Aux premières maisons du village, des habitants leur signalèrent la présence de soldats allemands à proximité du village. Malgré cela, une colonne d’une dizaine d’hommes se mit à marcher en file et à découvert le long de la route départementale D7, en direction de la ferme des Maisons Blanches. Soudain, une mitrailleuse allemande installée en haut de la côte en face de la ferme ouvrit le feu et faucha neuf hommes d’un coup. Ces neuf morts sont : le sergent-chef Paul Herman*, qui commandait ce petit groupe, Jacques Baudequin*, Robert Bizot*, Roger Minard*, Jean Rondelet* et quatre indochinois que le maquis de la Coutelée avait fait évader d’un chantier forestier de la région et avait intégrés au maquis (Ha Van Trung*, N’Guyen Van Te*, Tran Phu An* et Tran Hien Tho*).
Pendant ce temps, les hommes du maquis « Dufour » avaient réussi à échapper à l’encerclement et à se cacher dans différents endroits de la région. Mais Pierre Dufour, qui ignorait l’attaque, revint dans la soirée avec son père à l’emplacement du maquis. Tous deux furent arrêtés par des soldats allemands qui occupaient encore le camp. Pierre Dufour fut déporté à Buchenwald par le convoi qui partit de Pantin le 15 août 1944 et mourut en déportation le 10 mars 1945, sans doute au camp de Nordhausen.
Une stèle édifiée sur les lieux du drame, en bordure de la D7, porte les noms des neuf morts. Leurs noms figurent également sur la stèle édifiée dans les bois de la Coutelée (commune de Lavau, Yonne) et dédiée à la mémoire de tous les morts du Maquis 1 du Service national maquis de l’Yonne, et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.
Le 29 juillet 1944 au matin, alors que le lieutenant Dufour se trouvait momentanément absent, son maquis fut attaqué par des troupes allemandes, sans doute venues du Loiret. Deux résistants, le lieutenant Gatien et le sergent Robillard réussirent à échapper à l’encerclement et allèrent à Bléneau demander l’aide du puissant maquis de la Coutelée (appelé ensuite Maquis 1 du Service national maquis). Le chef de ce dernier, Charles-Albert Houette, accepta d’envoyer des hommes en renfort et bientôt une quarantaine de maquisards transportés par deux camions arrivèrent en début d’après-midi à Champignelles.
Aux premières maisons du village, des habitants leur signalèrent la présence de soldats allemands à proximité du village. Malgré cela, une colonne d’une dizaine d’hommes se mit à marcher en file et à découvert le long de la route départementale D7, en direction de la ferme des Maisons Blanches. Soudain, une mitrailleuse allemande installée en haut de la côte en face de la ferme ouvrit le feu et faucha neuf hommes d’un coup. Ces neuf morts sont : le sergent-chef Paul Herman*, qui commandait ce petit groupe, Jacques Baudequin*, Robert Bizot*, Roger Minard*, Jean Rondelet* et quatre indochinois que le maquis de la Coutelée avait fait évader d’un chantier forestier de la région et avait intégrés au maquis (Ha Van Trung*, N’Guyen Van Te*, Tran Phu An* et Tran Hien Tho*).
Pendant ce temps, les hommes du maquis « Dufour » avaient réussi à échapper à l’encerclement et à se cacher dans différents endroits de la région. Mais Pierre Dufour, qui ignorait l’attaque, revint dans la soirée avec son père à l’emplacement du maquis. Tous deux furent arrêtés par des soldats allemands qui occupaient encore le camp. Pierre Dufour fut déporté à Buchenwald par le convoi qui partit de Pantin le 15 août 1944 et mourut en déportation le 10 mars 1945, sans doute au camp de Nordhausen.
Une stèle édifiée sur les lieux du drame, en bordure de la D7, porte les noms des neuf morts. Leurs noms figurent également sur la stèle édifiée dans les bois de la Coutelée (commune de Lavau, Yonne) et dédiée à la mémoire de tous les morts du Maquis 1 du Service national maquis de l’Yonne, et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.
Sources
SOURCES : Bailly Robert, Si la Résistance m’était contée, Éd. ANACR-Yonne, 1990, page 419. Livre-Mémorial des déportés de France, Éd. Tirésias. — Mémorial GenWeb.
Claude Delasselle