Né le 17 août 1920 à Charenton-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), tué le 24 août 1944 à Vézelay (Yonne) ; maquisard du maquis du « Loup ».

Stèle de Vézelay
Stèle de Vézelay
Jean Labarre avait rejoint le maquis nivernais du « Loup », ainsi nommé parce que son chef, Georges Moreau, coiffeur à Clamecy, avait pris le pseudonyme de « Le Loup ». Ce maquis, très actif et assez bien armé, opérait essentiellement dans la Nièvre, dans la région de Clamecy, mais faisait aussi de fréquentes incursions dans le sud de l’Yonne.
Le 24 août 1944 au matin, une importante colonne motorisée allemande, comptant plusieurs dizaines de véhicules et renforcée par des automitrailleuses et des chars, avait fait six morts en traversant les villages de Lainsecq et d’Étais-la-Sauvin (Yonne). Elle avait ensuite continué son chemin sur les routes de la Nièvre, par Clamecy et Dornecy, où elle s’était heurtée à un groupe du maquis nivernais « Camille », faisant trois morts parmi les maquisards. Puis elle était revenue dans l’Yonne en se dirigeant sur Vézelay par la route départementale 951 reliant Clamecy à Avallon. C’est sur cette route, à l’entrée de Clamecy, que le capitaine Georges Moreau, qui circulait en voiture avec trois de ses hommes, se trouva brusquement face à ce convoi. La voiture réussit à faire demi-tour et à s’échapper sous une grêle de balles. « Le Loup », de retour en direction de Vézelay, ordonna à plusieurs groupes de ses maquisards de rejoindre ceux qui se trouvaient déjà postés à Vézelay.
Le convoi allemand arriva en vue de Vézelay en début d’après-midi et un violent combat s’engagea alors entre les maquisards du « Loup », renforcés par un petit groupe FTP local, qui s’étaient embusqués dans les chemins et les jardins dominant la route sinueuse menant à la colline de Vézelay, et trois automitrailleuses allemandes précédant le convoi. Les automitrailleuses, qui n’avaient pu être neutralisées par des tirs de bazooka, couvrirent par leur feu nourri le déploiement de nombreux soldats allemands, équipés de mortiers et de mitrailleuses, dans les fossés et les champs voisins de la route. Après plusieurs heures de combat, les maquisards, ayant plusieurs tués et blessés graves, furent obligés de se replier et de quitter Vézelay et se dispersèrent dans les bois et les fermes des environs. Les Allemands traversèrent alors le bourg dans la soirée, tuant deux civils et incendiant des maisons, puis continuèrent leur route en direction d’Avallon, où ils subirent de nouveaux accrochages près de Saint-Père-sous-Vézelay, à Fontette et surtout à Pontaubert.
Jean Labarre fut tué à son poste de combat. Son nom figure sur la stèle édifiée au lieu-dit Le Poulinet, en bordure de la route de Clamecy, à la sortie de Vézelay, et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre (où il est orthographié Abarre). Son nom figure également sur la plaque commémorative qui se trouve dans le hall de la Mairie de Charenton-le-Pont. Il est titulaire de la mention « Mort pour la France ».
Sources

SOURCES : Robert Bailly, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983, pages 292-294. CDrom La Résistance dans l’Yonne], ARORY-AERI, 2004 (Jean-Claude Pers, notice Bataille de Vézelay). — Mémorial GenWeb.

Claude Delasselle

Version imprimable