Né le 21 décembre 1920 à Lyon (Rhône), guillotiné le 29 octobre 1943 à Halle-an-der-Saale (Saxe-Anhalt) suite à une condamnation à mort ; ouvrier ; requis du STO ; résistant isolé.

Antoine Bonaz était le fils d’un mécanicien de Villeurbanne
Il fréquenta l’école communale de 1927 à 1934 puis fut successivement ouvrier non qualifié, nickeleur chromeur et ouvrier sur cuivre dans différentes entreprises de Lyon.
Il fut réquisitionné pour le STO en mars 1943. Il se cacha afin d’y échapper amis fut dénoncé et arrêté. Il fut envoyé à Gutenfeld (Prusse) et affecté à l’usine de révision d’avions 1/XI. Il commença par charger et décharger des moteurs d’avions Ju 52 puis il travailla à l’entretien aux dévissage des bougies afin de contrôler les pièces et déceler les traces de rouille.
Le 5 avril 1943, il était occupé à une tâche de révision sous le contrôle d’ouvriers allemands et profita d’un moment d’inattention de ceux-ci pour glisser un clou dans un moteur avant de revisser les bougies. Un des ouvriers allemands ayant cependant remarqué une certaine agitation parmi les travailleurs français, informa ses responsables. L’ordre fut donné de contrôler tous les moteurs traités dans la journée et le clou fut découvert dans un cylindre. Les ouvriers français furent Interrogés un par un et Antoine reconnut les faits mais nia toute intention de faire du sabotage. Il prétendit avoir seulement voulu entendre le bruit que cela ferait lors des essais. Il ne fut certainement pas cru et son dossier fut envoyé au tribunal du secteur aérien n°1 de Gera (Thuringe), qui compte tenu de la gravité des faits, transmit le dossier au Tribunal de guerre du Reich. Le dossier fut instruit dans le cadre de la liste des affaires n° 206 du 9 juin 1943 et les tampons « Geheim » (secret) et « Haftsache » (affaire concernant un détenu) y furent apposés ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel) signifiant qu’il devait disparaître. Antoine Bonaz fut transféré à Berlin et jugé le 28 juillet 1943 par le 4e Senat ou Chambre, présidé par le docteur Reuter. Il fut condamné à mort pour sabotage de matériel militaire et atteinte à la sécurité du Reich. Le jugement fut confirmé par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre le 29 août 1943 et le recours en grâce fut rejeté par le Führer Adolf Hitler le 2 octobre.
Antoine Bonaz fut transféré à la prison Roter Ochse, à Halle (Saale) et guillotiné le 29 octobre 1943. L’acte de décès porte la mention « Arrêt cardiaque brutal et arrêt de la respiration ». Sa dépouille fut inhumée le 3 novembre 1943 au Gertraudenfriedhof, à Halle. Elle fut exhumée le 12 mai 1946 et ramenée en France par l’intermédiaire du Centre de dispersion national des urnes de Strasbourg.
Antoine Bonaz est enseveli dans la tombe commune des urnes, à la nécropole nationale de Montauville (Meurthe-et-Moselle).
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. du Cherche midi, Paris 2014.

Jean-Louis Ponnavoy

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