Né le 30 décembre 1896 à Wintzenheim (Haut-Rhin), mort par accident le 29 juillet 1944 à Wesseling-Widdig ; boulanger ; maire de Wintzenheim ; résistant du réseau SR Uranus-Alsace-Kléber.

Louis Voegtli était le fils de Michel et de Mélanie Volmar. Il était marié avec Céline Michelin et eut trois filles.
Il participa à la Grande guerre dans les gardes territoriaux. Il devint maître boulanger à Riquewihr (Haut-Rhin) et devint maire de la commune de Wintzenheim (Haut-Rhin) en 1940 et 1941.
il s’engagea dans les services spéciaux et devint agent P2 au réseau de renseignements "Uranus-Alsace" puis au SR "Kléber" dès la fin de 1940 et utilisait sa propre voiture pour faire passer la frontière d’Alsace à des prisonniers de guerre français évadés des stalags ainsi que de jeunes alsaciens. Sa fonction de maire lui permit également d’établir de nombreuses cartes d’identité. Le 14 juillet 1941, Louis Voegtli se préparait à franchir la frontière de l’Alsace avec ses compatriotes Paul Gasser et Oscar Fega pour rencontrer le chef du réseau. Ils furent arrêtés à Champagnolle (Jura) puis incarcérés à la prison de Besançon pour être interrogés. Il ne fut retenu contre eux que le franchissement interdit de la frontière et ils furent refoulés en Alsace en août 1941 mais Louis Voegtli fut de nouveau arrêté le 9 octobre et mis en prison à Colmar (Haut-Rhin) puis transféré à la prison de Wolfach (Bade-Wurtemberg). Faute de preuves un non-lieu fut prononcé le 12 août 1942 par le procureur général de l’Oberlandesgericht de Suttgart et Louis Voegtli fut remis en liberté le 12 septembre. Lors de l’invasion de la zone libre en novembre 1942 les allemands découvrirent des documents secrets à Lyon et firent parler un agent ce qui entraîna une vague d’arrestations en Alsace. Louis Voegtli fut de nouveau arrêté le 15 décembre 1942 vers Colmar (Haut-Rhin) et inculpé d’espionnage et atteinte à la sûreté de l’État. Il fut emprisonné à la prison du tribunal du peuple, à Kehl (Bade-Wurtemberg). Le dossier instruit par le Tribunal du peuple fut envoyé le 30 mars 1943 au Tribunal de guerre du Reich dans le cadre de la liste des affaires n° 105 concernant vingt détenus. Après y avoir apposé les tampons « Geihem » (Secret) et « Haftsache » (Affaire concernant des détenus), ce dernier retourna le dossier à l’expéditeur le 5 avril. La plupart des inculpés échapperont à la mort à l’exception de Louis Voegtli, Clément Helfer, Oscar Fega, Paul Gasser, Charles Lamouche et Émile Wetterwald.
Le 3 novembre 1943, à Strasbourg le Tribunal du peuple, présidé par le terrible juge Roland Freisler jugea et condamna à mort Louis Voegtli et ses coinculpés. Il fut déporté à Wolfach et le 5 juin 1944 sa condamnation fut commuée en peine de prison et Louis Voegtli fut incarcéré à la prison de Stuttgart puis affecté en juillet 1944 à un Himmelfarhrtskommando ou commando suicide destiné à désamorçer les . bombes alliées non explosées. Il alla ainsi à Rheinbach, Aix-la-Chapelle, Cassel et Cologne. et trouva la mort le 2 août 1944 dans l’explosion de sa vingtième bombe à Wesseling-Widdig, près de Cologne (Rhénanie du Nord).
Il obtint la mention « Mort pour la France » et la mention « Mort en déportation » par arrêté du 24 octobre 2001 ainsi que le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR). Il fut décoré à titre posthume de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre avec palme et de la Médaille de la Résistance.
Il fut homologué comme agent P2 et chargé de mission de 2e classe des Forces françaises combattantes (FFC) avec le grade de lieutenant.
Son nom figure sur le mémorial des services spéciaux, à Ramatuelle (Var).
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. du Cherche midi, Paris 2014.— Site de l’Association AASSDN (Anciens des services spéciaux de la Défense nationale).— Musée de la Résistance 1939-1945 en ligne.— Wikipédia.— Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

Version imprimable