Tuée le 24 août 1944 à Étais-la-Sauvin (Yonne) ; civile non résistante.

Alice Boutron habitait avec son mari, sabotier, à Étais-la-Sauvin, village situé dans le sud-ouest de l’Yonne, à la limite des départements de l’Yonne et de la Nièvre. La région était contrôlée par le Maquis 3 du Service national maquis, qui occupait les hauteurs de la « Montagne des alouettes » et disposait aussi de groupes de sédentaires dans tous les villages de la région. Un de ces groupes, la 10e compagnie de sédentaires, occupait le village d’Étais-la-Sauvin et en gardait les entrées.
Le 24 août 1944, vers 7 h 15, un fort convoi allemand se présenta à l’entrée ouest du village d’Étais-la-Sauvin, à la stupéfaction des résistants présents, qui s’attendaient à voir apparaître les Américains. Profitant d’un temps d’arrêt de ce convoi, la plupart des sédentaires présents à Étais, une centaine environ, s’enfuirent par les jardins vers le nord, abandonnant la plus grande partie de leur armement et de leur matériel. Les Allemands progressèrent ensuite prudemment à travers le village, fouillant toutes les habitations et les granges. Ils incendièrent l’école, qui avait servi de logement aux résistants et une grange où ils trouvèrent des armes.
Alice Boutron et son mari s’étaient réfugiés dans une grange à côté de la saboterie. Malheureusement, poussée par la curiosité, elle entrouvrit la porte de la grange pour voir ce qu’il se passait et fut tuée d’un coup de fusil par un soldat allemand qui se trouvait posté dans la Grande Rue.
Le convoi allemand finit de traverser le village et fut accroché par le poste de garde de la route de Clamecy. Un bref échange de tirs causa la mort de trois sédentaires, Jean Bourgoin, René Étienne et Pierre Grandjean. Le convoi repartit en direction de Clamecy puis de Vézelay, où il fut violemment accroché en début d’après-midi par les hommes du maquis du « Loup ».
Le nom d’Alice Boutron figure sur la stèle édifiée à Étais-la-Sauvin, sur la CD 104, et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.
Sources

SOURCES : Hugues Cattin, Étais, le 24 août 1944, une journée de feu et de sang, récit inédit. — Robert Bailly, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983. — Mémorial GenWeb.

Claude Delasselle

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