Né le 11 juin 1893 au Vigeant (Vienne), massacré le 4 août 1944 au Vigeant (Vienne) ; menuisier ; victime civile.

Eugène Brunet était le fils de Pierre Brunet, âgé de 43 ans à sa naissance, cultivateur et d’Émilie Brunet âgée de 36 ans, tous deux domiciliés au lieu-dit Boudignoux, commune du Vigeant. Lorsqu’il fut appelé pour l’armée en 1913 il se déclara cultivateur. Il fut incorporé pour son service militaire le 27 novembre 1913 au 45ème Régiment d’Artillerie de campagne en garnison à Orléans. Il fut dans la continuité mobilisé pour la première guerre mondiale le 2 août 1914. Il fut blessé le 24 septembre 1914 sur la Marne, blessure dont il garda des séquelles à la jambe gauche et qui lui valut après la guerre une petite pension d’invalidité. De retour au front dès le 31 octobre 1914, il fit tout le conflit dans plusieurs régiments d’artillerie successifs et combattit à Verdun et sur la Somme. Il obtint le 10 septembre 1917 une citation à l’ordre du régiment : « Soldat très courageux, après avoir pris part à des reconnaissances périlleuses, a par son allant et son ardeur atteint l’objectif assigné malgré un feu violent de mitrailleuses ». Cette action lui valut d’être décoré de la Croix de guerre. Démobilisé le 7 août 1919, revenu au Vigeant, il y épousa le 14 avril 1920 Marcelle Vignaud.
En 1944 il était domicilié au bourg du Vigeant où il exerçait la profession de menuisier. Il fut victime le 4 août 1944 du massacre perpétré par les forces allemandes de répression contre les maquis et en représailles contre la population du village. Le 4 août, en effet, se déroula dans le nord de la Charente et le sud de la Vienne, une opération de répression menée par une colonne allemande (Section rapide 608, issue du bataillon de réserve de la 17ème division SS Götz von Berlichingen, et Feldgendarmerie Trupp B motorisée 687). Partie de Charente le 3 août, elle se heurta à des groupes de maquisards et procéda dans la journée du 4 août à des séries d’exactions, d’exécutions sommaires et de massacres entre Charroux, Le Vigeant et Persac. Selon l’enquête menée par les élèves du collège René Cassin de l’Isle-Jourdain (op. cit.) « Un homme, Mr Brunet, 51 ans n’a pas eu le temps de fuir très loin avec son épouse, caché dans un jardin. La bataille fait rage à l’autre bout du bourg. Un moment après, une rafale de mitraillette les incite à descendre dans une cave. Lorsque les coups se font rares, l’homme se risque à sortir mais à peine a-t-il ouvert la porte qu’un Allemand, du haut de l’escalier, le tue net d’une rafale de pistolet-mitrailleur ». Son corps fut inhumé dans le cimetière communal du Vigeant.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur la plaque commémorative, face au cimetière, dédiée aux « Résistants et victimes civiles du 4 août 1944 ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. 86 (État civil en ligne, registre matricule) — Collège René Cassin, l’Isle-Jourdain, CNRD — État civil, mairie du Vigeant (acte de décès registre 1944, n° 12) — mémorial genweb

Michel Thébault

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