Né le 13 avril 1921 à Laumesfeld (Moselle), massacré le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; cheminot ; victime civile.

Joseph Sondag
Joseph Sondag
Crédit : ASCOMEMO
Joseph Sondag, célibataire, était originaire de Moselle, du village de Laumesfeld, à moins de 10 kilomètres de la frontière allemande, où ses parents Jean Pierre Sondag et Marie Ernesty étaient cultivateurs. Son village natal fit en septembre 1939 partie des communes de Moselle, situées en « zone rouge » (en avant de la ligne Maginot) évacuées selon un plan prévu à l’avance, lors de la déclaration de guerre. La population de Laumesfeld fut repliée vers une commune du nord du département de la Vienne. Évacué par les autorités françaises le 1er septembre 1939 avec sa famille, Joseph Sondag se réfugia à Buxeuil (Vienne) à la limite du département de l’Indre-et-Loire. A l’automne 1940, la plus grande partie de la population déplacée regagna la Moselle, par choix mais aussi parce que le rapatriement des réfugiés Mosellans revêtait pour l’occupant allemand une grande importance idéologique et économique. Joseph Sondag refusa de rentrer en Moselle annexée. Il fut embauché comme cantonnier auxiliaire à la SNCF le 22 janvier 1941 et travaillait à Noyant (Maine-et-Loire).
Le 25 août 1944, rentrant en train de son travail où il venait de toucher sa paye, il passa par Maillé où la Wehrmacht et un bataillon de la 17ᵉ Panzergrenadier Division SS Götz von Berlichingen menaient une opération de représailles suite à différentes actions menées par la Résistance. Dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. Lorsque les exactions débutèrent, Joseph Sondag se réfugia dans la cave du garde-barrière Yvon Millory route de Draché. Six personnes s’étaient dissimulées avec lui, la plupart travaillant à la voie ferrée, soit de l’entreprise Dupin, soit du personnel SNCF : Achille Barré, André Chevillard, Pierre Granet, Paul Millory, Baptiste Sornin, et Auguste Thermeau. Découverts, les sept hommes furent emmenés au centre du bourg par deux soldats allemands. Alignés près de la poste de Maillé, ils furent abattus de plusieurs rafales de pistolet-mitrailleur et leurs corps brûlés avec des plaquettes de phosphore. Le village fut ensuite détruit.
Le nom de Joseph Sondag est inscrit sur le monument commémoratif aux 124 victimes dans le cimetière de Maillé. Il figure également sur une plaque SNCF à Villeperdue (Indre-et-Loire) et sur la stèle commémorative SNCF de Maillé.
Sources

SOURCES : SNCF CXXV.2 118LM 109/1. — SHAD-DAVCC Caen, dossier statut 21 P 399568. — Sébastien Chevereau, 25 août 1944, Maillé… du crime à la mémoire, Chinon, éd. Anovi, 2012. — Thomas Fontaine (sous la dir.), Cheminots victimes de la répression 1940-1944, Paris, Perrin/SNCF, 2017, p.1375 — Mémorial genweb — État civil, registre des décès Maillé 1944 acte n° 81.

Véronique Desormeaux, Clément Gosselin, Michel Thébault, Philippe Wilmouth

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