Né le 18 avril 1880 à Saint-Sigismond (Loiret), massacré en représailles le 4 août 1944 au Vigeant (Vienne) ; retraité de l’Armée ; victime civile.

Abel Bracquemond était le fils de Désiré Bracquemond âgé de 43 ans à sa naissance, cultivateur et de Palmyre Chaptas âgée de 37 ans, cultivatrice, domiciliés au hameau de Champs, commune de Saint-Sigismond. Il s’engagea dans l’Armée à l’âge de 18 ans, en septembre 1898, dans le 3ème Régiment de Tirailleurs Algériens. Il fit jusqu’en 1919, pendant 21 ans toute sa carrière militaire dans les troupes coloniales. En garnison en Algérie et dans la région saharienne jusqu’en 1902, il fut ensuite affecté dans les Antilles, Guadeloupe et Martinique puis en Guyane et nommé caporal. Passé en 1908 dans un régiment de Tirailleurs Sénégalais après avoir été nommé sergent, il fut affecté en 1912 à Madagascar. Revenu en métropole, il fut nommé en mai 1914 secrétaire au Ministère de la Guerre. Appelé au front le 8 août 1914 dans un régiment d’infanterie coloniale, il fut blessé en Lorraine le 26 août 1914 par des éclats d’obus. Évacué vers l’hôpital de Nancy, puis vers celui de Bordeaux, il ne put reprendre le service actif, gardant sa vie durant des séquelles à la jambe droite. Placé en service auxiliaire, il devint secrétaire d’État-major à l’État-major des Troupes coloniales et fut nommé adjudant en juillet 1916. Démobilisé le 20 juin 1919, il avait reçu La Médaille militaire en 1915 et une décoration roumaine, la Croix de la Vertu militaire en août 1917.
Il avait épousé le 27 février 1915 à Paris VII° arr. (Seine) Marie, Élise, Mercedes, Carmen Audoin, née au Vigeant le 5 mai 1893. A sa démobilisation en 1919, Abel Bracquemond vint s’installer au Vigeant sans doute près des parents de son épouse, cultivateurs dans cette commune.
En 1944, militaire retraité, devenu veuf, il était toujours domicilié au bourg du Vigeant. Il fut victime le 4 août 1944 du massacre perpétré par les forces allemandes de répression contre les maquis et en représailles contre la population du village. Le 4 août, en effet, se déroula dans le nord de la Charente et le sud de la Vienne, une opération de répression menée par une colonne allemande (Section rapide 608, issue du bataillon de réserve de la 17ème division SS Götz von Berlichingen, et Feldgendarmerie Trupp B motorisée 687). Partie de Charente le 3 août, elle se heurta à des groupes de maquisards et procéda dans la journée du 4 août à des séries d’exactions, d’exécutions sommaires et de massacres entre Charroux , Le Vigeant et Persac. Abel Bracquemond fit partie des otages abattus dans le bourg du Vigeant, en représailles, dans l’après-midi, devant une mare desséchée à côté du cimetière. Son corps fut inhumé dans le cimetière communal du Vigeant.
Son nom est inscrit sur la plaque commémorative, face au cimetière, dédiée aux « Résistants et victimes civiles du 4 août 1944 ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Loiret (État civil en ligne, registre matricule) — Arch. Dép. Paris (État civil en ligne, acte de mariage) — État civil, mairie du Vigeant (acte de décès registre 1944, n° 16) — mémorial genweb

Michel Thébault

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