Né le 28 mai 1912 à Budapest (Hongrie), massacré le 1er avril 1944 à Ajat (Dordogne) ; photographe ; victime civile d’origine juive.

Denis Juhasz était le fils de Gyula, dit Jules, Joffé Juhasz et de Stefania, dite Stéphanie, Heidenfeld. Il avait épousé Irène Nelly Suzanne Cottet. Il était hongrois et exerçait le métier de photographe. Réfugié de Paris, où il vivait 12 rue Nil, il était arrivé à Thenon avec ses parents et son frère le 1er octobre 1940.
Il fut, avec son frère Etienne, l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne. Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division « B », de l’initiale du patronyme de son chef, le général Walter Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD de Périgueux et de la Brigade nord-africaine, bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Des hommes et des femmes furent abattus parce que juifs et, à plusieurs reprises, tandis que, bien souvent, leurs femmes et leurs enfants furent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Le 1er avril 1944, Denis Juhasz fut arrêté, avec son frère, Etienne, dans leur magasin de photos installé à Thenon dans la rue principale, puis massacré au lieu-dit La Garde, sur la commune d’Ajat. Leurs corps ne furent trouvés que quelques jours plus tard.
La mention Mort pour la France lui a été attribuée. Son nom n’apparaît sur aucun monument commémoratif.
Sources

SOURCES : Registre d’état civil de Thenon.— Arch. dép. Dordogne, 1 W 1901-2 ; 1573 W 6 ; 42 W 80 - dont photo et signature ; 1 W 1815-2. Rapport d’activité de la gendarmerie pour le mois d’avril 1944.— Mémorial de la Shoah - CDJC CCXV-42.— Archives Bernard Reviriego : Généalogie Juhasz et témoignage de M. Jean-Louis Piquet.— Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 366-367.— Martial Faucon, Ajat en Périgord, 1998 et Les années de guerre et de résistance. Récits vécus, en Thenonnais, Pays d’Ans et alentours, Front de l’Atlantique, 2003.

Bernard Reviriego

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