POISAY Georges, Constant
Né le 29 mars 1896 à Archigny (Vienne), massacré en représailles le 28 août 1944 à La Roche-Posay (Vienne) ; commis au secrétariat des Facultés de l’Université de Poitiers ; victime civile.
En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel. Poitiers servit pendant toute la fin du mois d’août et les premiers jours de septembre, d’étape et de cantonnement provisoire pour les forces allemandes et leurs collaborateurs. Parmi elles, des troupes hindoues de l’ « Hindische Freiwillingen-Legion » rattachée depuis peu à la Waffen SS, et qui, parties du secteur de Lacanau (Gironde), étaient arrivées à Poitiers à la mi-août. Un bataillon s’installa le 22 août au camp de la route de Limoges à Poitiers. L’évacuation vers l’est à partir du 26 août (Roger Picard op. cit) de la légion hindoue, et du groupement de marche du sud-ouest, qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster fut ponctuée de violences et d’exactions. Fin août 1944, la femme et le fils de Georges Poisay étaient venus se réfugier à La Machine d’Archigny chez les parents de Georges Poisay resté à son travail à Poitiers, par crainte des bombardements et d’une insécurité présumée plus grande en ville qu’à la campagne. Georges Poisay vint rejoindre sa famille le samedi 26 août. Le 27 août un incident se produisit sur la commune, sur la route menant à Pleumartin et La Roche-Posay mettant aux prises des éléments d’un maquis local et les troupes allemandes, infligeant à ces derniers des pertes humaines. Le 28 août en début d’après-midi une unité allemande investit la commune rassemblant les habitants des hameaux de la Vachonnerie, des Bouchaux, et de la Machine. Les bâtiments furent incendiés et les soldats allemands cherchèrent à identifier les maquisards. Georges Poisay fut alors emmené comme otage, conduit sur un camion prenant la direction de La Roche-Posay. Il fut exécuté le jour même à La Roche-Posay en bas du chemin de Renoir et son corps jeté dans un puits. La veille avait été également exécuté à La Roche-Posay, un soldat colonial, le caporal malgache Jean Naloha.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Archigny. Une stèle commémorative fut dressée après la guerre au lieu-dit Les Bouchaux entre Archigny et Pleumartin sur la départementale D 3 « à la mémoire de POISAY Georges, fusillé le 28 août 1944 par les nazis qui incendièrent le village et les hameaux voisins ». En 2013 la commune de La Roche-Posay a fait apposer une plaque à sa mémoire à l’endroit où il a été exécuté.
SOURCES : Arch. Dép. Vienne (État civil, registre matricule centre de Châtellerault) — Archives familiales Mme. Bernard Véronique (petite-fille de Georges Poisay), récit et témoignage de M. Olivier Poisay (fils de Georges Poisay) — Roger Picard Hommes et combats du Poitou Ed. Martelle 1994 — Journal La Nouvelle République, 11 mai 2013 Hommage aux deux fusillés de 1944 — Mémorial genweb.
Michel Thébault