Né le 29 mars 1896 à Archigny (Vienne), massacré en représailles le 28 août 1944 à La Roche-Posay (Vienne) ; commis au secrétariat des Facultés de l’Université de Poitiers ; victime civile.

Georges Poisay
Georges Poisay
plaque de La Roche-Posay
plaque de La Roche-Posay
Georges Poisay était le fils de Louis, Constant Poisay et de Marie Eugénie Tranchant cultivateurs demeurant à Archigny. Lorsqu’il fut appelé pour l’armée en avril 1915, il se déclara lui-même cultivateur demeurant avec ses parents au lieu-dit Montplaisir, hameau à la limite d’Archigny mais sur la commune de Pleumartin. Il fut incorporé au 66ème régiment d’infanterie de Tours (Indre-et-Loire) et fit dans ce régiment toute la campagne, de 1915 à 1918. Il fut promu caporal le 28 septembre 1916 et sergent le 25 janvier 1918. Sous-officier d’un grand courage il combattit en Artois, à Verdun et sur la Somme et fut quatre fois cité, trois fois à l’ordre du régiment en mai 1915, octobre 1916, août 1917 et une fois en mai 1918 à l’ordre de la 1ère Armée. Il reçut la Croix de guerre avec palmes et 3 étoiles de bronze. Il fut blessé au combat le 20 juillet 1918 lors de la deuxième bataille de la Marne, à Comblizy, à quelques kilomètres au sud de Dormans (Marne). Blessé par éclats d’obus, en particulier au bras et à l’épaule gauche il ne put reprendre le combat, fut démobilisé le 20 juillet 1919 et obtint pour les séquelles de ses blessures une petite pension d’invalidité. Il fut décoré par décret du 7 octobre 1922 de la Médaille militaire. Il s’était marié, sans doute lors d’une permission, le 16 mars 1918 à Pleumartin (Vienne) avec Marie Léonie Marcelle Lessous (née en 1898). Ils eurent deux enfants Édith et Olivier. En 1930, il était cultivateur à La Machine, commune d’Archigny mais en 1934 changeant de profession il était commis de secrétariat des Facultés de Poitiers, résidant avec sa famille 36, cité Bellejouane.
En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel. Poitiers servit pendant toute la fin du mois d’août et les premiers jours de septembre, d’étape et de cantonnement provisoire pour les forces allemandes et leurs collaborateurs. Parmi elles, des troupes hindoues de l’ « Hindische Freiwillingen-Legion » rattachée depuis peu à la Waffen SS, et qui, parties du secteur de Lacanau (Gironde), étaient arrivées à Poitiers à la mi-août. Un bataillon s’installa le 22 août au camp de la route de Limoges à Poitiers. L’évacuation vers l’est à partir du 26 août (Roger Picard op. cit) de la légion hindoue, et du groupement de marche du sud-ouest, qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster fut ponctuée de violences et d’exactions. Fin août 1944, la femme et le fils de Georges Poisay étaient venus se réfugier à La Machine d’Archigny chez les parents de Georges Poisay resté à son travail à Poitiers, par crainte des bombardements et d’une insécurité présumée plus grande en ville qu’à la campagne. Georges Poisay vint rejoindre sa famille le samedi 26 août. Le 27 août un incident se produisit sur la commune, sur la route menant à Pleumartin et La Roche-Posay mettant aux prises des éléments d’un maquis local et les troupes allemandes, infligeant à ces derniers des pertes humaines. Le 28 août en début d’après-midi une unité allemande investit la commune rassemblant les habitants des hameaux de la Vachonnerie, des Bouchaux, et de la Machine. Les bâtiments furent incendiés et les soldats allemands cherchèrent à identifier les maquisards. Georges Poisay fut alors emmené comme otage, conduit sur un camion prenant la direction de La Roche-Posay. Il fut exécuté le jour même à La Roche-Posay en bas du chemin de Renoir et son corps jeté dans un puits. La veille avait été également exécuté à La Roche-Posay, un soldat colonial, le caporal malgache Jean Naloha.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Archigny. Une stèle commémorative fut dressée après la guerre au lieu-dit Les Bouchaux entre Archigny et Pleumartin sur la départementale D 3 « à la mémoire de POISAY Georges, fusillé le 28 août 1944 par les nazis qui incendièrent le village et les hameaux voisins ». En 2013 la commune de La Roche-Posay a fait apposer une plaque à sa mémoire à l’endroit où il a été exécuté.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (État civil, registre matricule centre de Châtellerault) — Archives familiales Mme. Bernard Véronique (petite-fille de Georges Poisay), récit et témoignage de M. Olivier Poisay (fils de Georges Poisay) — Roger Picard Hommes et combats du Poitou Ed. Martelle 1994 — Journal La Nouvelle République, 11 mai 2013 Hommage aux deux fusillés de 1944 — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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