Né le 1er mars 1898 à Diemeringen (Bas-Rhin), massacré en représailles le 4 août 1944 au Vigeant (Vienne) ; contremaître ; victime civile.

Né dans l’Alsace annexée, Alfred Siesel était le fils de Désiré Siesel (il avait été marié en premières noces avec Caroline Kahn, dont il avait eu deux enfants) et de Mathilde Heymann. Il appartenait à la petite communauté juive de Diemeringen qui en 1936 comprenait 88 personnes rassemblées autour d’une synagogue construite en 1867 et d’une école juive. Un nommé Henri Siesel occupa le poste de ministre officiant jusqu’en 1940 et mourut en 1942 réfugié à Vichy. Alfred Siesel était domicilié 12, rue du vin et exerçait le métier de commerçant, marchand de bestiaux. Les circonstances dans lesquelles Alfred Siesel vint se réfugier dans la Vienne au Vigeant restent à déterminer. Une grande partie de la famille vint en tout cas se réfugier au Vigeant, car son père Désiré Siesel (1858 – 1945) est décédé le 1er janvier 1945 dans cette commune.
En 1944, célibataire, exerçant la profession de contremaître, il était toujours domicilié au bourg du Vigeant. Il fut victime le 4 août 1944 du massacre perpétré par les forces allemandes de répression contre les maquis et en représailles contre la population du village. Le 4 août, en effet, se déroula dans le nord de la Charente et le sud de la Vienne, une opération de répression menée par une colonne allemande (Section rapide 608, issue du bataillon de réserve de la 17ème division SS Götz von Berlichingen, et Feldgendarmerie Trupp B motorisée 687). Partie de Charente le 3 août, elle se heurta à des groupes de maquisards et procéda dans la journée du 4 août à des séries d’exactions, d’exécutions sommaires et de massacres entre Charroux, Le Vigeant) et Persac. Selon le témoignage recueilli par Pierre Mergault (rassemblé parmi un ensemble de témoignages et récits in La tragédie du Vigeant op. cit.) : "Melle Siesel, 15 ans, s’est enfuie avec son oncle. Tous deux se cachent dans un champ de topinambours situé à 150 mètres du bourg… Les malheureux sont vite trouvés. M. Siesel est fait prisonnier puis, comme on le sait, escorté jusqu’à la mare ». La jeune fille, Yvette Siesel, fille de Justin Siesel (1889 – 1969), demi-frère D’Alfred Siesel, violée par deux soldats avant d’être touchée par trois balles tirées à bout portant, survécut à ses blessures (de sa grave blessure à la jambe, elle garda toute sa vie des séquelles, lui rendant la marche difficile). Alfred Siesel fit donc partie des otages abattus dans le bourg du Vigeant, en représailles, dans l’après-midi, devant une mare desséchée à côté du cimetière.
Son nom est inscrit sur la plaque commémorative, face au cimetière, dédiée aux « Résistants et victimes civiles du 4 août 1944 ». Il figure également au chapitre Diemeringen dans le Memorbuch qui recense les déportés et résistants juifs du Bas-Rhin morts pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sources

SOURCES : Sous la direction de Gérard Roy, collège de l’Isle-Jourdain 4 août 1944 La tragédie du Vigeant 3ème édition 1989 — renseignements Paul Anthony, Groupe d’Histoire locale de Diemeringen — site internet du Judaïsme d’Alsace et de Lorraine DiemeringenMemorbuch du Bas-Rhin — État civil, mairie du Vigeant (acte de décès registre 1944, n° 23) — mémorial genweb.

Michel Thébault

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