Né le 1er janvier 1909 à Annay-sur-Serein (Yonne), tué le 18 juin 1944 à Vireaux (Yonne) ; maquisard du maquis Aillot (Libération-Nord) homologué FFI.

Stèle du maquis Aillot
Pierre Brûlé (écrit parfois Bruley) était membre du maquis Aillot, dépendant de Libération-Nord. Ce maquis était installé au lieu-dit Pinagault, une ferme abandonnée dans les bois de l’Hospice, à cheval sur les communes de Lézinnes et de Vireaux (Yonne), dans le Tonnerrois. Il était placé sous les ordres d’Émile Mennecart et de Georges Navotte, son adjoint et comptait une quarantaine d’hommes au début juin 1944.
Vers le 10 juin 1944, Pierre Brûlé avait fait partie d’un détachement commandé par Albert Moncomble, qui était parti s’installer à la ferme de Charmoy, près de Moulins-en-Tonnerrois (Yonne). Le 13 juin, au retour d’une mission de sabotage, ce groupe avait été pris dans une embuscade qui avait fait un tué et trois blessés, dont Pierre Brûlé, blessé à la jambe. Ce dernier était revenu près du camp de base et soignait sa blessure chez son cousin, Jacques Gemble, fils du cultivateur de la ferme du Deffroy (ou Défois), isolée dans la forêt, sur la commune de Vireaux.
Le 18 juin au petit matin, un fort détachement allemand composé en grande partie de « Russes blancs » attaqua le maquis, faisant trois morts, Jean-Claude Christol, Maurice Johannet et Jean Porrot. Dans la journée, un groupe ennemi, bien renseigné, vint de Vireaux vers la ferme du Deffroy. Pierre Brûlé fut abattu dans le dos alors qu’il tentait de s’enfuir. Jacques Gemble fut capturé, roué de coups puis emmené au camp du maquis et achevé.
Le même jour, cinq hommes de la région (Robert Choquenet, Maurice Duval, Henri Machefer, Roger Maitrot et Auguste Ramel) furent pris en otage et fusillés au hameau des Granges-Sambourg.
Le nom de Pierre Brûlé (écrit Bruley) figure sur la stèle édifiée dans les bois du hameau d’Angy (commune de Lézinnes). Il figure également sur le monument de Quarré-les-Tombes dédié « Aux morts de la 3e demi-brigade et du 1er régiment du Morvan » et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.


Vireaux (Yonne) : l’attaque du maquis Aillot et le massacre des Granges-Sambourg, le 18 juin 1944
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 34866 (nc) et SHD, Vincennes GR 16 P 93969 (nc).— Arch. Dép. Yonne, 1 W 157 et 33 J 18 (registre de la prison d’Auxerre). — Journal l’Yonne Républicaine, articles du 29 octobre 1944 et du 18 juin 1945. — Témoignage oral de Georges Navotte. — CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Frédéric Gand, notice "18 juin 1944, attaque du maquis Aillot et massacre des Granges-Sambourg"). Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée, Éd. ANACR-Yonne, 1990, pages 394-395. — Mémorial GenWeb.

Claude Delasselle

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