Né le 5 juillet 1900 à Épinal (Vosges), exécuté sommairement le 21 juin 1944 à Limoges (Haute-Vienne) ; représentant de commerce ; résistant MLN.

Georges Ignace était le fils de Paul Samuel Ignace, âgé de 31 ans à sa naissance, marchand de bestiaux, et de Berthe Lévy également âgée de 31 ans, tous deux domiciliés rue des Petites Boucheries à Épinal. Venu vraisemblablement travailler à Paris, comme voyageur de commerce, il se maria le 16 juillet 1929 à la mairie du 3ème arrondissement. Il épousa Denise Germaine Bloch, domiciliée à Paris 5 bis rue des Baudriettes, chez ses parents Armand Bloch, fabricant de lingeries et Esther Geismar. Ils eurent une fille Colette, Henriette née à Paris (11ème arr.) le 25 juin 1931. La famille vint, à l’été 1940, se réfugier dans le Limousin au lieu-dit La Martinerie sur la commune de Saint-Priest-Taurion (Haute-Vienne). Leur présence est attestée à la fin de 1941.Tous les trois y firent alors apposer la mention Juif sur leur carte d’identité.
Georges Ignace s’engagea dans la résistance rejoignant un mouvement de la Résistance intérieure, le mouvement Libération (MLN) sous le pseudonyme de Mangin. Selon l’attestation du mouvement (dossier AVCC) il a été, à partir du 15 juillet 1943, « agent de renseignements, distributeur de journaux clandestins et au service des faux papiers ». Se sachant recherché à Saint-Priest-Taurion par les services allemands de la SIPO-SD, il vint avec sa famille sous une fausse identité, s’installer à Limoges, domicilié 8 bis, rue de la Corderie.
Reconnu, Georges Ignace fut arrêté par des agents auxiliaires français de la SIPO-SD place Denis Dussoubs à Limoges le 20 juin 1944. Conduit au siège de la Gestapo, impasse Tivoli, on trouva sur lui des journaux clandestins ainsi que des faux papiers. Son corps, non identifié, a été retrouvé le lendemain à l’intersection de la rue de la Passerelle et de la rue du Chinchauvaud. Selon son dossier AVCC, il fut « exécuté dans la nuit du 20 au 21 juin 1944, près de la passerelle du Chinchauvaud … de deux balles dans la tête ». Un jugement du tribunal civil de Limoges en date du 10 janvier 1946 a établi officiellement son identité.
Il obtint la mention mort pour la France le 26 février 1947, reçut à titre posthume le grade de sergent et fut homologué RIF et DIR (interné résistant). Son nom est inscrit à Épinal sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif à l’entrée du cimetière Saint-Michel dédié « Aux Israélites Vosgiens, victimes de la barbarie nazie ». Il figure également sur une plaque commémorative dans le péristyle de la synagogue du 3ème arrondissement de Paris, 15 rue Notre-Dame-de-Nazareth : « À la mémoire de tous les fidèles du temple tombés au champ d’honneur, victimes de la barbarie nazie dans les prisons et les camps de déportation, morts pour la France et le judaïsme ».
Sources

SOURCES : SHD GR 16 P 301015 et SHD Caen 21 P 466877 et 21 P 258737 — Arch. Dép. Haute-Vienne 993W222-224 ; 185W3-27 ; 11J — Arch. Municipales Limoges – fiches COSOR — CDJC LVII-4, 29 — Mémorial genweb — État civil Épinal, Paris, Limoges (registre des décès, acte n° 1511 du 21/06/44).

Bernard Pommaret, Michel Thébault

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