Né le 8 septembre 1923 à Molac (Morbihan), exécuté sommairement le 24 juin 1944 à Molac ; cultivateur ; FFI.

Sur le monument de la Grande Métaierie</br> en Pluherlin
Sur le monument de la Grande Métaierie
en Pluherlin
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Pierre Le Corre était le fils de Jean Pierre Marie Hylaire Le Corre et de Marie Joséphine Le Ménelec, cultivateurs au Favre en Molac (Morbihan). Célibataire, il exerçait la profession de cultivateur dans la ferme de ses parents.

Le 24 juin 1944, vers 14 heures 30, un détachement de soldats géorgiens placés sous le commandement d’un sous-officier allemand se dirigea vers Pluherlin en tirant des rafales de mitraillette. Ils arrêtèrent deux jeunes, Albert Peltier et Emmanuel Burban, qui s’enfuyaient à leur approche, et les laissèrent sous la garde d’une sentinelle allemande. Emmanuel Burban tenta de s’échapper en se jetant sur son gardien et fut abattu par un soldat géorgien qui, dans l’action, blessa mortellement le soldat allemand. Albert Peltier, profitant de la confusion, réussit à prendre la fuite. Au même moment, à quelques centaines de mètres de là, sur la route reliant Questembert à Rochefort-en-Terre (Morbihan), des soldats géorgiens ivres tirèrent une rafale de mitraillette sur trois otages arrêtés à Pluherlin et tuèrent le chauffeur allemand du camion dans lequel on les avait fait monter.

Furieux les soldats se rendirent à la ferme de la Grande Métairie où s’étaient réfugiés des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). Ils firent sortir tous ceux qui s’y trouvaient ainsi que le bétail, et ils incendièrent les bâtiments. Un neveu du fermier, Alexis Guézo, fut immédiatement abattu. Son frère Clément Guézo essuya lui aussi une rafale de mitraillette alors qu’il cherchait à s’enfuir, mais il parvint à s’échapper et survécut à ses blessures.
Tous les autres, une quinzaine de personnes, furent conduits à coups de crosse jusqu’à la RD 777 où étaient stationnés des camions allemands. Dans l’un de ces camions se trouvaient les deux soldats allemands tués. Le sous-officier allemand qui commandait ce détachement annonça qu’il allait procéder en représailles à des exécutions. Deux réfractaires originaires d’Elven (Morbihan), Yves Daniel et Jean Le Ny, se proposèrent pour prendre la place du fermier. Trois autres jeunes furent désignés : Jean Chevré de Rochefort-en-Terre (Morbihan), Édouard Guézo, frère d’Alexis Guézo, et René Guidoux de Pluherlin, Selon Roger Leroux, ils furent exécutés devant les cadavres de deux jeunes FFI, Pierre Le Corre dit Cyr et Georges Tigier qui venaient d’être raflés respectivement à Molac (Morbihan) et à Questembert (Morbihan). Apprenant que les deux soldats allemands n’avaient pas été tués par des Français, le sous-officier allemand renonça à exécuter les autres personnes qui avaient été arrêtées à la ferme de la Grande Métairie.
Jean Chevré sortit indemne de la fusillade, fit le mort et attendit le départ des soldats pour s’extraire des cadavres de ses camarades.

L’acte de décès de Pierre Le Corre enregistré en mairie de Molac le déclare décédé le 24 juin 1944 à 14 heures au lieu-dit Le Favre en Molac, hameau où ses parents exploitaient une ferme.

Pierre Le Corre a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Le titre d’Interné-résistant lui a été attribuéà titre posthume, ainsu que la Médaille de la Résistance par décret du 17 janvier 1962, publié au JO du 21 janvier 1962.

À Pluherlin, le nom de Pierre Le Corre est inscrit sur le monument commémoratif érigé en 1946 à la Grande Métairie, sur le bord de la D 777.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 72 927. — SHD, Vincennes, GR 16 P 350962. — Arch. Dép. Morbihan, 2 W 11 308 — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Molac (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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