Né le 2 avril 1913 à Thoirette (Jura), exécuté sommairement la nuit du 19 au 20 juillet 1944 par les troupes allemandes à Sennecé-lès-Mâcon (aujourd’hui Mâcon, Saône-et-Loire) ; cheminot. ; résistant.

Monument commémoratif en hommage à Marius Massardier
et Louis Verchère sur la RN6 à Saint-Jean-le-Priche
Stèle des fusillés, dépôt de Lyon Mouche
Fils d’Émilien Verchère. Après avoir occupé le métier de chauffeur Louis Verchère entra à la compagnie de chemin de Fer PLM le 8 mai 1937 comme aide ouvrier à l’essai au dépôt de Vénissieux. Il fut commissionné un an plus tard dans l’entreprise qui entre temps est devenue la SNCF. C’est là qu’il connut son camarade de combat, Marius Massardier.
En 1939 il se maria avec Andrée Navise dont il se sépara le 3 février 1940. Le couple n’eut pas d’enfant.
Le 1er juillet il fut muté au dépôt des autorails à Besançon (Doubs). Le chef du dépôt informa que Louis Verchère avait reçu un ordre de mobilisation le 18 décembre 1939 pour les établissements SIGMA à Vénissieux (Rhône). Cette usine d’armement Française était réquisitionnée. Le chef de dépôt propose de muter cet agent aux Ateliers d’Oullins. Le 1er novembre 1940 Louis Verchère fut muté au dépôt de Lyon-Mouche. Il habita 27 rue Lalande dans le 6ème arrondissement de Lyon.
En janvier il fut désigné pour partir dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO). Son affectation est fixée à Hambourg Dilheluisburg en Allemagne. Louis Verchère n’accepta pas cette décision et il ne rejoignit pas son affectation allemande. De ce fait il fut considéré en absence irrégulière par l’entreprise, le 19 janvier 1943.
Il fit acte de résistance et accepta des missions de plus en plus importantes notamment avec Marius Massardier, cheminot muté entre temps au dépôt SNCF de Lyon Vaise. Il va œuvrer dans la transmission des informations, des plis, en lien avec le maquis de Senozan (71) et des sabotages.
C’est au cours d’une de ces missions dans la nuit du 19 au 20 juillet 44 que Louis Verchère fut arrêté par les troupes allemands, torturé et fusillé avec son camarade Marius Massardier derrière le château de Saint Jean le Priche commune de Sennecè lès Mâcon (Saône-et-Loire) (actuellement rattachée à Mâcon).
Plusieurs versions sur la mission. La première c’est qu’ils opéraient des sabotages sur la voie ferroviaire stratégique de Paris Lyon en plaçant 3 charges d’explosifs. A noter que cette ligne détenait, entre Lyon et Châlon, le record de sabotages.
D’après d’autres témoignages ils portaient des plis à un certain Maingret, chef de la Résistance à Sénozan. Le 19 au soir, les deux camarades se présentent au café « la perdrix » dont le patron Duranton est sous-lieutenant du réseau « Marco Polo ». Il les prévint que des barrages ennemis étaient sur les lieux et leur déconseille d’y aller.
Dans la commune et aux alentours de Mâcon, une quarantaine de résistants opérait dans le réseau « Marco Polo » y compris le marquis de Barbentane, châtelain de Saint Jean qui cachait des armes et dispensait des faux papiers aux réfractaires du STO.
Le 20 au matin, M.Charvet découvrit les deux corps fusillés et informa le maire. Les dépouilles de Louis Verchère et de son camarade furent enterrées au cimetière de Sennecé puis rapatriées sur Lyon.
Louis Verchère meurt à l’âge de 31 ans. Sa mémoire est honorée sur la plaque commémorative des cheminots morts en 39/45 et sur la stèle des fusillés du dépôt de Lyon-Mouche, sur la stèle de la direction régionale SNCF (ex-4ème arrondissement) de Lyon actuellement en gare de Lyon-Perrache porte Saône. Un monument à St Jean Le Priche honore son nom ainsi que celui de Marius Massardier sur la Route Nationale 6.
« Mort pour la France », Louis Verchère reçoit le titre d’interné politique en août 1954 et est homologué Résistance Intérieure Française (RIF)
La commune de Saint Jean le Priche et son château restera dans l’histoire puisque le général de Lattre de Tassigny conduisant la libération de la Bourgogne et de la Franche-Comté, un mois et demi plus tard, le 6 septembre 44, y conçut l’amalgame de l’armée d’Outre-Mer et de la résistance intérieure au sein de la 1ère armée française. Une plaque est apposée et dévoilée pour le 30e anniversaire de la Victoire en 1975.
Sources

SOURCES : Centre des archives multirégional SNCF de Béziers–dossier Verchère. — Guide des recherches SNCF pour la période 39/45-118lm109/001. — Bulletin municipal de Saint Jean Le Priche (Saône-et-Loire). — SHD-GR 16 P 588888. — Site Rail et Mémoire, Hervé Barthélémy.. — Recherches et rédaction Robert Goujon

Robert Goujon

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