Né le 29 avril 1920 à Lausanne (Suisse), fusillé après jugement le 29 mai 1943 à Crolles (Isère) par les Italiens ; ouvrier agricole ; résistant FTPF, homologué Forces françaises de l’Intérieur

Tombe Henri Lanier, Cimetière de Crolles (Isère)
Tombe Henri Lanier, Cimetière de Crolles (Isère)
Photo : Jean-Luc Marquer
Plaque commémorative, 73 rue Henri Lanier, Crolles (Isère)
Plaque commémorative, 73 rue Henri Lanier, Crolles (Isère)
Photo : Jean-Luc Marquer
Monument aux morts, cimetière, Crolles (Isère)
Monument aux morts, cimetière, Crolles (Isère)
Photo : Jean-Luc Marquer
Né de père inconnu, Henri Lanier était le fils de Jeanne, Ernestine Lanier.
Sa mère vivait en Suisse et il était le fils adoptif de Célina Garessus Lajoux domiciliée dans le Jura Bernois.
Résistant, il participa à un attentat à Crolles (Isère) commis avec d’autres FTP du maquis de Manival le 20 avril 1943 contre le service postal assurant la liaison Grenoble-Modane par la RN90. Deux des trois occupants du véhicule furent blessés, dont l’un grièvement, et transportés à l’hôpital de Grenoble.
Les autorités italiennes sommèrent le Préfet de trouver les coupables et de les leur livrer.
À proximité du barrage forestier du Manival, les enquêteurs trouvèrent une carte de membre actif d’une société sportive de Rillieux (Ain, aujourd’hui Rillieux-La Pape, Rhône), au nom d’Henri Lanier de Sathonay (Ain, aujourd’hui Rhône), déchirée en dix-sept morceaux.
Henri Lanier fut arrêté le 30 avril 1943 à Sathonay par des gendarmes de la brigade de la commune.
Interrogé, il indiqua être né de père inconnu, exercer la profession d’ouvrier agricole, et avoir pris le maquis pour échapper au STO.
Après avoir été incarcéré à la prison de Grenoble, il fut remis aux autorités occupantes sur instruction du Garde des sceaux.
Selon son dossier AVCC : il fut interné à la prison de Menton puis avec cinq camarades, fut traduit devant le tribunal militaire italien de la 4e armée siégeant à Breil-sur-Roya ( Alpes-Maritimes) qui le 25 mai 1943 le condamna à la peine de mort ; quatre furent remis en liberté et un condamné à 7 ans de prison.
Un codétenu, Arthur Rossi de Draguignan témoigna que revenu à la prison de Menton,« il conserva un courage exemplaire pendant les 48 heures qu’il est resté avec nous, puis, son recours en grâce ayant été refusé, un matin à 4 heures il a été emmené enchainé pour sa triste fin [..] Il avait écrit une longue lettre à sa mère lui expliquant les motifs de son sort, mais qu’il avait agi en patriote français ».
Il fut fusillé près du cimetière de Crolles à 5h30, par une équipe d’Italiens dirigée par Merlo Pardo selon les documents du Mémorial de l’oppression.
L’acte de décès, portant le n°6, fut établi le 30 mai 1943 sur la déclaration d’ Arnaud, chef de la brigade de Gendarmerie de Saint-Ismier (Isère). Il ne porte aucune mention marginale.
Selon Joseph La Picirella, il fut fusillé par les troupes d’occupation italiennes à Crolles au lieu-dit "Les Ruines", lieu de l’attentat.
Henri Lanier fut enterré au cimetière de Crolles. (Ancien cimetière, emplacement 133, écrit Lagnier).
Dans la nuit du 11 au 12 juin 1943, une couronne cravatée de tricolore et portant à mention « À notre camarade mort pour la France » fut déposée sur sa tombe. Elle fut prestement enlevée sur instruction du maire de la commune.
Le 25 juin 1943, c’est une pancarte avec l’inscription « Au nom du Parti Communiste Français, nous te saluons Jeune Patriote. Vive la France ! » qui fut découverte et aussitôt enlevée.
Le maire indiqua au préfet qu’il faisait surveiller la tombe par des gendarmes.
Cette tombe porte l’inscription difficilement lisible :
« Henri Lagnier
Jeune Résistant de 23 ans
Fusillé par les troupes
mussoliniennes le 29/05/1943
en représailles d’un attentat
contre les occupants »

Le 16 mai 1947, le maire de Crolles écrivit à sa mère qu’il n’avait aucun acte de décès, ce qui était inexact.
Henri Lanier a été homologué FFI 2e classe.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Crolles, écrit Lagnier.
Une plaque est apposée à l’angle Nord-Est du mur du cimetière de Crolles, sur le lieu présumé de son exécution, au 73 de la rue qui porte son nom.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 489 — AVCC Caen, 21 P 472 605. — Notes Jean-Pierre Besse.— Joseph La Picirella, Témoignage sur le Vercors, 1980 , p.39. — Pierre Giolitto, Grenoble 40-44, Perrin, 2001, p. 145 et 146 — Collectif, Histoire des Francs-tireurs et partisans : Isère, Savoie, Hautes-Alpes, PUG, octobre 2017 — Mémorial Genweb — État civil

Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, Jean-Luc Marquer

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