Un monument commémoratif aux martyrs du 11 juin 1944 se situe sur la droite, à la sortie de la commune, en allant vers Barastre. Inauguré le 16 juin 1946, il porte l’inscription : « Aux martyrs du 11 juin 1944 [...] La jeunesse d’Haplincourt reconnaissante ». Sont indiqués les noms des résistants tués :
Les événements d’Haplincourt sont à comprendre dans le cadre de la convergence de groupes de résistants vers le maquis ardennais des Manises. La marche fut ponctuée par divers accrochages, notamment dans les environs de Guise. Selon un résistant local, Alfred Gozzo, le mouvement fut déclenché par le message de la BBC, « La sirène a les cheveux longs décolorés », diffusé le 5 juin. Ce message signifiait : « les résistants du groupe Artois et de la région des mines doivent se préparer en vue d’un départ dans les Ardennes pour désorganiser les arrières ennemis ». Selon lui, il s’agissait d’une opération d’intoxication de l’armée britannique visant à accréditer la thèse du débarquement dans le Pas-de-Calais alors que le véritable débarquement eut lieu en Normandie ».
L’ordre de départ concerna d’autres groupes du Pas-de-Calais. Très tôt, le matin du 11 juin, cinq jours après le débarquement, de nombreux jeunes de la région faisant partie des FUJP (Forces unies de la jeunesse patriotique) firent route et se concentrèrent dans différents villages du Bapalmois (Bourlon, Havrincourt et Haplincourt).
Un article récent de La Voix du Nord (9 juin 2016) retrace les faits ainsi : « Le 11 juin 1944, au lendemain du massacre d’Oradour-sur-Glane, de jeunes résistants de l’Artois sont en marche vers Cambrai pour gagner le maquis des Ardennes. Pour certains d’entre eux, le point de ralliement fixé est la maison de M. Chevalier [instituteur à Arras ; cette maison est à l’entrée d’Haplincourt, qu’elle surplombe]. Une poignée de jeunes hommes attendent là le retour de compagnons, mais l’armée allemande se présente, route de Bapaume, à l’entrée du village. Les soldats encerclent la bâtisse et ouvrent le feu. Vers 21 h, alignés, les mains sur la nuque, ces enfants qui comprennent l’issue qui leur est réservée tentent de fuir, deux d’entre eux y parviendront, les autres seront fusillés et abandonnés à même le sol ». Une autre source indique que deux membres du groupe furent déportés.
Une restitution du drame a pu être faite à partir du récit d’Alfred Gozzo, ancien résistant. Il précise que des avions de reconnaissance allemands avaient survolé la région. C’est à 20 h 45 que l’encerclement de la maison Chevalier a commencé. Les résistants répliquèrent aux tirs en lançant des grenades. Michel Baillon réussit à s’enfuir, mais il fut abattu dans le jardin. Paul Petit fut grièvement blessé, et mourut le 12 juin. Les autres résistants furent capturés, et alignés sur la route, les mains sur la nuque. Ils tentèrent de fuir, mais furent abattus. Trois moururent sur le champ : Henri Saramagna, Raymond Mortreux et Roger Vasseur. Deux furent blessés grièvement : Jean Dubus et Roger Level. Ils furent conduits à la mairie et soignés par des habitants. Ils furent transportés le lendemain à l’hôpital de Bapaume, où mourut Roger Level. Jean Dubus fut alors transféré à la clinique Bon-Secours, à Arras, et put survivre jusqu’au 28 décembre 1944.
On ignore qui furent les déportés.
Un monument a été érigé à la sortie de la commune, en allant vers Barastre : « La jeunesse d’Haplincourt reconnaissante ». Il fut inauguré le 14 ou le 16 juin 1946
En novembre 1996, une association du souvenir des martyrs fut créée par un ancien résistant, Alfred Gozzo.
Sources
Iconographie
ICONOGRAPHIE : Mémorial GenWeb

Frédéric Stévenot

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