Né le 20 mai 1922 à Hirson (Aisne), mort en action le 13 juin 1944 à Astaffort (Lot-et-Garonne) ; résistant ORA (Corps franc Pommiès).

Fils de Léon Louis Tassera et Suzanne Harin, Gilbert Tasséra était célibataire.
Il appartint au corps franc d’André Pommiès, groupement du Nord-Est (commandant Le Magny).
Gilbert Tasséra fut blessé au cours des combats qui visaient à libérer cinq otages prisonniers de la Milice. Il fut achevé avec trois autres résistants, en bordure de la route nationale 21. Dix maquisards tombèrent ce jour-là, ainsi qu’un otage, cinq miliciens et un soldat allemand.
Un article de La Dépêche du Midi (10 juin 2014) retrace les faits de cette façon : « Les affrontements violents d’Astaffort s’inscrivent dans la phase de lutte ouverte que la Résistance engagea contre l’occupant et les forces de Vichy peu après le débarquement en Normandie. Ils furent de surcroît un des tout premiers engagements du Corps Franc Pommiès en région agenaise.
Le mardi 13 juin 1944, en représailles à des actions locales de la Résistance, la Milice procéda à l’arrestation dans le bourg d’Astaffort d’otages soupçonnés d’appartenir à la Résistance : l’ancien instituteur Jean Saubestre, le receveur des Postes André Molinier, l’huissier-greffier Marc Labarthe-Vacquier, le vétérinaire René Vidalon et le négociant en tissus Armand Dupin. Lors de leur transfert vers Agen, le convoi tomba dans une embuscade tendue par un groupe de maquisards sur la route nationale 21, vers la ferme de Château-Martin.
Pour forcer le passage, les miliciens cherchèrent à progresser derrière les otages. Dans la fusillade, Armand Dupin reçut une légère blessure au mollet, Jean Saubestre fut plus sérieusement atteint à la cuisse gauche et André Molinier fut mortellement frappé en pleine poitrine.
L’interception dégénéra dans l’intervalle d’un après-midi en une véritable bataille rangée qui opposa cette poignée de patriotes, renforcée par l’arrivée de camarades prévenus de l’accrochage, aux soldats de la Wehrmacht, un peu plus aguerris, venus prêter main-forte aux hommes de la Milice.
Les combats se poursuivirent tout le long de la nationale jusqu’à l’entrée du village d’Astaffort, au niveau des ponts sur le Gers, où ils furent particulièrement acharnés entre les troupes allemandes et une unité du corps franc Pommiès. [...]
Le bilan des combats est relativement lourd. Nombre de résistants et deux otages essuyèrent des blessures plus ou moins graves mais un otage, André Molinier, et dix maquisards perdirent la vie : François Traverse, Christian Hourteillan, Edmond Ernst, Jean Biswang, Noël Fournel, Albert Cazaux, Julien Bordagie, Gilbert Tasséra, Christian Heiser et Roland Morère. Outre plusieurs blessés, les miliciens eurent à déplorer cinq victimes : Eugène Fatta, Gabriel Barthes de Montfort, Roland Lacoste, Jean Chanié et Raymond Caussé (ce dernier du PPF). Les troupes allemandes accusèrent des blessés mais seul un mort est identifié : l’Obergefreiter (caporal-chef) Heinz Keitel.
 ».
Dans son édition du 14 juin 2011, on précise ce qui suit : « Le dernier engagement de cette journée se produit à la sortie nord d’Astaffort, sur le pont du Gers, où un groupe de résistants se heurte à nouveau aux Allemands. Un court combat s’engage et quatre résistants tombent de nouveau : Christian Heiser, Julien Bordagie, Robert Morère et Gilbert Tasséra ».


« Tué à l’ennemi », Gilbert Tasséra fut reconnu « Mort pour la France » à titre militaire (AC 21 P 163561). Il ne fut apparemment pas homologué FFI, et ne semble pas avoir reçu la Médaille de la Résistance.
Son nom apparaît sur le monument aux morts d’Hirson, sur deux plaques commémoratives d’Astaffort, ainsi que le mémorial du corps franc Pommiès, à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées).
Ses funérailles eurent lieu à Hirson le samedi 4 novembre 1944. Jean Merlin, capitaine FFI de la région, prononça un discours dans le cimetière. Selon la Gazette de la Thiérache du 12 novembre 1944, « Gilbert Tassera avait été requis en janvier 1943 pour aller travailler à Saint-Nazaire, mais il échappa aux Allemands en partant pour le maquis dans le Lot-et-Garonne.
Envoyé en mission à Toulon, il revint bientôt à Agen. Des combats s’engagèrent contre la milice qui reçut des renforts allemands. Avec 9 de ses camarades, Gilbert Tassera fut tué à l’échauffourée d’Astaffort, le 13 juin.
La Croix-Rouge transporta son corps à Lectoure, puis après la libération du 13 octobre, les F.F.I. le ramèrent à Laplume, dans la ferme où il avait laissé sa fiancée désolée
 ».


Voir monographie Astaffort (Lot-et-Garonne), 13 août 1944
Sources

SOURCES : Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — La Dépêche du Midi, art. du 14 juin 2011 et du 10 juin 2014. — Gazette de la Thiérache, n° 2 572, dimanche 12 novembre 1944, p. 2.

Frédéric Stévenot

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