BENOIST de LOSTENDE Jacques, Marie, Fernand

Jacques Benoist de Lostende était le fils du baron Henri Marie Antoine François Benoist de Lostende, rentier, et de Marie Josèphe Eugénie Claude de Dormy, son épouse, sans profession. Il est né au château du Puy Louët, propriété de la famille jusqu’en 1940.

Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient rassemblés de nombreux combattants des Forces françaises de l’intérieur (FFI) armés et formés par les parachutistes de la France libre appartenant au 2e Régiment de chasseurs parachutistes ou 4e SAS (Special air service), fut attaqué en force par la Wehrmacht. FFI et SAS furent contraints de se relier et de se disperser. La Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst, service de sûreté et de renseignements de la SS), ainsi que leurs auxiliaires français, les miliciens du Bezen Perrot et du Parti national breton français, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, interrogatoires, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Jacques Benoist de Lostende qui avait rejoint les FFI et participé aux combats de Saint-Marcel le 18 juin 1944, fut arrêté le 19 juin à Malestroit. Il fit partie des prisonniers conduits dans le château du Boro à Saint-Vincent-sur-Oust. Avant d’être investi le 9 juin 1944 par des membres du Sicherheitsdienst (SD), ce château avait servi de lieu d’hébergement d’aviateurs alliés pris en charge par des membres du réseau F2, en attente de leur exfiltration par mer vers la Grande-Bretagne. Les agents du SD avaient arrêté les membres du réseau, dont le propriétaire du château Pierre de Villeneuve. Le château fut ensuite occupé par des miliciens bretons qui, le 22 juin 1944, emmenèrent Jacques Benoist de Lostende, Julien Lelièvre, Yves Mostade, Marcel Séné et Albert Trégaro, défigurés et mutilés par les tortures subies, dans le bois de La Grée de Houssac où ils furent exécutés. Leurs corps furent découverts le 6 juillet 1944, à l’exception de celui d’Albert Trégaro qui ne fut retrouvé que le 16 juillet 1944.

Jacques Benoist de Lostende a obtenu la mention « Mort pour la France ». Le titre d’Interné-résistant lui a été attribué à titre posthume.

Dans le Morbihan, le nom de Jacques Benoist de Lostende, identifié comme « Jacques de Lostende », est inscrit sur le monument commémoratif du bois de La Grée à Saint-Vincent-sur-Oust.
Dans les Deux-Sèvres il figure sur le monument aux morts de Nueil-les-Aubiers et sur la stèle commémorative 1939-1945 de Nueil-sur-Argent.