Né le 17 février 1908 à Laibach (Autriche-Hongrie, Ljubljana capitale de la Slovénie), tué le 22 août 1944 à Lesneven (Finistère) ; militaire ; FFL-SAS.

Sur le mémorial SAS de Plumelec
Sur le mémorial SAS de Plumelec
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Le mémorial international des SAS</br>à Sennecey-le-Grand
Le mémorial international des SAS
à Sennecey-le-Grand
SOURCE : Site 22sas12.over-blog.com
Franz Nedelko s’engagea dans la Légion étrangère en 1935. Il fut naturalisé français en 1938 et il est possible qu’il ait pris alors le nom de Francis Morand. Il participa aux combats de mai-juin 1940 au sein du 86e Régiment d’infanterie (86e RI). Fait prisonnier, il réussit à s’évader avec plusieurs camarades. Passé en Espagne, il embarqua fin mai 1943 à Gibraltar sur le Santa Rosa qui le débarqua quelques jours plus tard à Greenock en Écosse. Il rallia les Forces françaises libres (FFL) au sein des Forces aériennes françaises libres (FAFL) sous le matricule 35 718 et servit dans le 1er Bataillon de l’infanterie de l’Air (1er BIA). Breveté à Ringway, il fut affecté avec le grade de sergent au 2e Régiment de chasseurs parachutistes ou 4e SAS (Special Air Service) du commandant Bourgoin. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne.

Dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, Franz Nedelko fut parachuté dans le secteur de Duault (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). Le lieu de rassemblement des parachutistes SAS dont la mission était d’y établir la base « Samwest », dans la ferme de Kerhamon, fut malencontreusement découvert dans la soirée du 11 juin par l’arrivée impromptue d’une voiture allemande égarée. Au petit matin du 12 juin la forêt du Duault fut investie par un détachement allemand important et la ferme fut encerclée. Au cours de l’attaque, cinq parachutistes SAS furent tués : André Bondon, Alfred Litzler, Marcel Ruelle, Daniel Taupin et Louis Wéry. Les autres SAS parvinrent à décrocher et à se replier. Tandis que la plupart d’entre eux passaient dans le Morbihan pour y rallier la base « Dingson » implantée à Saint-Marcel, le sergent Franz Nedelko et deux autres SAS, André Coquette et François Serville, se joignirent au petit maquis du Seilla à Saint-Gilles-du-Mené (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) tenu par des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Le 27 juillet 1944 dans la soirée, Franz Nedelko envoya les FTPF Étienne Carrier et Roger Jerichenson en mission à Dinan (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), tandis qu’il s’accordait une permission et quittait le maquis. Dans la nuit du 27 au 28 juillet 1944, Étienne Carrier et Roger Jerichenson furent arrêtés par une patrouille allemande et torturés à la Kommandantur de Dinan. Étienne Carrier tint bon et fut sans doute exécuté (son corps ne fut pas retrouvé), tandis que Roger Jerichenson craqua. Le 28 juillet 1944 à l’aube, il guida jusqu’au Seilla les soldats allemands qui encerclèrent et attaquèrent la maison abandonnée où sept SAS et maquisards étaient au repos. Malgré leur infériorité en nombre, SAS et FTPF résistèrent quelque temps à l’encerclement de la maison puis, étouffés par les grenades fumigènes, ils furent contraints de sortir et furent tous abattus, les SAS François Serville et André Coquette, ainsi que les FTPF Michel Carrier, Jacques Chesneau Jean-Marie Connan, Jean-Louis Delourmel et Odette Leclerc née Tort, agent de liaison du maquis de Plouasne.
Le parcours de Franz Nedelko est ensuite mal connu. Le 22 août 1944, au bar de l’Hôtel de France à Lesneven (Finistère), une dispute l’opposa à quatre soldats américains, dont George Whittington, capitaine des Rangers. Elle semblait calmée quand Franz Nedelko quitta le bar, mais Whittington le suivit et l’abattit dans la cour de l’hôtel. Lors de son procès, Whittington argua qu’il avait pris Franz Nedelko pour un espion allemand en raison de son accent germanique et il fut acquitté.
Franz Nedelko fut inhumé dans le cimetière de Lesneven. Son corps fut ensuite transféré dans le cimetière de Saint-James (Manche) où il fut ré-inhumé sous le nom de Francis Morand.

Franz Nedelko a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFL.

Franz Nedelko figure sous le nom de Francis Morand sur le mémorial des parachutistes SAS de la France libre érigé près du moulin de La Grée à Plumelec dans le Morbihan et sur mémorial international des SAS à Sennecey-le-Grand en Saône-et-Loire.
Sources

SOURCES : Vincennes, GR 16 P 441621. — Site Internet FFL-SAS. — Serge Tilly, " Monuments du Tertre du Seilla en Saint-Gilles-du Mené ", site Internet « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord 1940-1944 », Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord (CERP). — État-civil en attente.

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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