Né le 11 juillet 1882 à Saint-Hervé (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) ; assassiné à bout portant le 29 juillet 1944 par des soldats allemands à Maroué (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) ; cultivateur ; civil.

Fils de Jean Baptiste Le Gall laboureur et de Marie Joseph Le Bihan ménagère, Emmanuel Le Gall épousa Honorée Bobet. Le couple qui eut trois enfants demeurait aux Champs-trois-Coins en Maroué. Ancien combattant de la guerre 1914-1918, Jean Baptiste Le Gall était cultivateur.
Il faisait un temps magnifique ce samedi 29 juillet 1944, jour de moisson au village du Plessix en Maroué tout près de Lamballe. Vers 21h, après l’heure du couvre-feu, des agriculteurs accompagnés d’un enfant rentraient chez eux. En traversant le village, ils firent face à deux véhicules allemands : une Jeep occupée par un officier et trois soldats, et un camion transportant treize soldats armés.
Sans sommations, les soldats tirèrent sur le groupe de civils. Blessé, Emmanuel Le Gall âgé de 62 ans décéda de ses blessures quelques heures plus tard. Ses amis tentèrent de se mettre à l’abri. Robert Quillot se voyant découvert leva les bras ; après avoir été fouillé, il fut mis sous surveillance par un soldat. Jean-Baptiste Houze se glissa jusque la maison de Louis Le Goalet, âgé de 70 ans. Apercevant le fuyard, les Allemands lancèrent une grenade par la fenêtre. Louis Le Goalet qui eut les deux jambes déchiquetées décéda 24h plus tard à l’hôpital de Lamballe. Jean-Baptiste Houze échappa à la mort caché dans l’encoignure d’une porte. L’officier, resté jusque là près de son véhicule, s’avançant vers Robert Quillot, aperçut le petit Francis Minier caché dans le fossé. Sans un mot, l’officier tira froidement une balle dans la tête du gamin. Il avait à peine huit ans. Robert Quillot, emmené, fut sévèrement questionné. Niant son appartenance à la Résistance, il fut relâché après avoir expliqué qu’il appartenait à un groupe de paysans occupés aux travaux de la moisson. Le lendemain, de nouveau convoqué à Lamballe, il fut relâché définitivement. Cette expédition punitive allemande avait en réalité pour but de neutraliser un groupe de résistants de Landéhen qui faisait partie du maquis de Trégenestre (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). Les Allemands étaient accompagnés d’un informateur français de Landéhen, vétu d’un uniforme allemand. Ce dénonciateur, capturé quelques jours après le massacre dans la région d’Hénanbihen, fut exécuté au Bois-Vert à Landéhen (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).
Les victimes du Plessix furent enterrées le mardi 1er août 1944 à Maroué sous une forte surveillance allemande. Les autorités d’occupation avaient accepté que le drapeau français accompagne les victimes.
Emmanuel Le Gall avait 62 ans. Son nom figure sur Le Monument de la rue du Plessix, à Maroué en Lamballe.
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Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor 1140W84– Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944, Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°10 (2004) et n°11 (2005).

Alain Prigent, Serge Tilly

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