Né le 23 décembre 1921 à Lodz (Pologne), massacré le 19 mai 1944 à Champcevinel (Dordogne) ; menuisier-ébéniste ; victime civile d’origine juive.

Abrahahm Hochmann était le fils d’Isaac Hochmann, né le 17 juin 1890 à Lodz, et de Rosa Hochmann née Glücklich le 2 novembre 1889 à Neustadt (probablement Allemagne). Il avait un frère plus jeune, Léon, né le 1er août 1924 à Strasbourg. Abraham était entré en France avec sa famille en 1922. Il était célibataire. La famille quitta Strasbourg pour la Dordogne en 1940. Là, Abraham fut incorporé au 652e Groupe de Travailleurs Etrangers de Mauzac (Dordogne) le 31 avril 1941, puis, le 11 juin 1941, et parce qu’il était juif, il fut dirigé vers le 665e GTE de Soudeilles (Corrèze), qui n’accueillait que des Juifs. Il y reçut le matricule n° 665.026. Le 6 novembre 1941, le préfet de la Corrèze refusa de le laisser partir rejoindre sa famille à Périgueux, où il avait reçu une proposition d’embauche comme ébéniste, car le contrat était de six mois et non d’un an. Le ler août 1942, il fut muté au 653e GTE d’Egletons (Corrèze). Il a été hospitalisé à Brive en septembre-octobre 1942. Il fut ensuite muté au 528e GTE d’Uzerche (Corrèze) le 1er décembre 1942, à l’usine de Brach (commune de Saint-Priest-de-Gimel). Il s’en absentait illégalement, emportant beaucoup d’effets. Il prit la décision de s’enfuir le 1er janvier 1943. On peut ensuite le situer à Périgueux, 3 rue Port de Graule, avec ses parents et son frère. Il est fait mention dans les archives d’un déménagement de la famille à Agonac (Dordogne). Pourtant, c’est à Périgueux que, le 19 mai 1944, Abraham, muni de faux papiers au nom de Vignaud Paul, tentant d’échapper aux Allemands aurait été blessé. Ces derniers l’achevèrent à Champcevinel, commune limitrophe, au lieu-dit Jarijoux-Blanquet. En 1953, lors du procès d’Hambrech (responsable du SD à Périgueux) à Bordeaux, il fut dit que son exécution avait été décidée par la gestapo de Périgueux.
Ses parents et son frère cadet avaient été arrêtés, également à Périgueux, le 29 mars 1944, dans le cadre des opérations de la division Brehmer, puis déportés à Auschwitz dans le convoi n° 71. Léon avait été transféré d’Auschwitz à Buchenwald puis Oranienburg et il fut rapatrié en France le 8 juin 1945.
Sources

SOURCES : Etat civil de Champcevinel. — Arch. dép. Dordogne, fichier des allocataires réfugiés à Périgueux ; 1 W 1815-2 ; 42 W 60-2. — Consistoire du Bas-Rhin, Liste des victimes israélites dans le département de la Dordogne. — Mouny Estrade- Szwarckopf et de Paul Estrade, Un camp de Juifs oublié. Soudeilles (1941-1942), éd. Les Monédières, 2015, p. 264-265. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944. De l’accueil à la persécution, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 359-360.

Bernard Reviriego

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