Né le 19 novembre 1908 à Pleubian (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) ; martyrisé massacré par les troupes allemandes après le 7 août 1944 au sémaphore de Creac’h-Maout en Pleubian ; marin de commerce ; civil.

Fils de Pierre Le Parlouer et de Henriette Gratiet.
Pierre Le Parlouer était marié et père d’un enfant, le couple demeurait à Pleubian.
Début août 1944, à l’approche des troupes américaines, les troupes allemandes en garnison à l’Ile-à-Bois en Lézardrieux et au corps de garde de Saint-Laurent en Pleubian envisagèrent de se replier vers Lorient et Brest. Seule la garnison du sémaphore à Créac’h-Maout en Pleubian, une cinquantaine d’hommes, préféra rester sur place. Le samedi 5 août 1944, après une tentative de départ, elle revint sur place et décida de se rendre à la suite de pourparlers engagés avec le CCL (Comité local de Libération) présidé par François Marjou, également responsable local du Front National, qui devint maire de Pleubian en 1945 sous la bannière de la SFIO. Il fut, selon son témoignage, accompagné par Pierre Tual, infirmier de la Marine. La négociation avec le CCL se fit avec un officier allemand, professeur de français dans le civil. Après de longues discussions, il fut décidé que la garnison allemande, forte d’une cinquantaine d’hommes, déposerait les armes et se constituerait prisonnière. Il fut également convenu que les soldats se rendraient au bourg et qu’ils seraient hébergés dans la salle des fêtes. L’accord s’effectua le jour même sans incident.
Dans la nuit du 5 au 6 août, les Allemands du corps de garde de Saint-Laurent qui avaient pris le départ revinrent sur leur position, n’ayant pu poursuivre leur route. La situation devint critique : d’une part, les Allemands prisonniers dans la salle des fêtes ; d’autre part, des Allemands en armes à Saint-Laurent. Il fut alors décidé de transférer les prisonniers au sémaphore sous la garde des maquisards et des civils armés. Les Allemands de l’Ile-à-Bois, située dans l’embouchure de la rivière le Trieux, de retour sur leur position de départ, entreprirent de récupérer la station perdue. Maîtres du sémaphore le lundi 7 août au matin, les troupes allemandes, firent des incursions dans la région, massacrant les hommes qu’ils rencontraient, lançant des grenades dans les maisons par les fenêtres laissées ouvertes.
Àl’issue d’une lutte désespérée, les résistants furent submergés, cinq d’entre-eux furent tués durant les combats : Yves Bougeant ; Yves Le Gall ; Jean Le Marchand ; Jean Le Vaillant et Yves Meudal.
Sept civils furent également tués ou massacrés : Louis Allainguillaume ; Romain Bocher ; Emile Botcazou ; Joseph Le Floc’h ; Ernest Le Petit ; Léonie Libouban et Zénaïde Paranthoën épouse Parlouet.
Le 16 août 1944, la commune de Pleubian fut libérée par les chars américains. Le charnier de Creac’h-Maout fut découvert. Le 17 août 1944, le docteur Desevedavy fit procéder à l’ouverture de deux fosses communes qui contenaient les corps de vingt et un civils et Résistants qui furent identifiés : Ernest Allainguillaume ; Yves André ; François Bideau ; Charles Corlouer ; François Guillou ; Gustave Lamandé ; François L’Anthoën ; Yves Le Bozec ; Gustave Le Carboullec ; Yves Le Cleuziat ; Eugène Le Lostec ; Henri Le Mével ; Pierre Le Mével ; Eléazar Le Roux ; Pierre Le Roux ; Marcel Le Saux ; Yves Le Tallec ; Yves Marjou ; André Paranthoën et Félicien Plomion. Parmi ces victimes Pierre Le Parlouer.
Selon son rapport au moment de leur capture, une partie des victimes furent indemnes. Les blessés, plus ou moins grièvement, au moment de leur capture, furent massacrés.
Cette tragédie resta gravée dans la mémoire de ceux qui la vécurent. En 1994, la municipalité de Pleubian aménagea le site de Creac’h Maout à l’occasion du cinquantenaire des événements d’août 1944. Un tableau synoptique des faits a été apposé sur le pignon de l’ancien sémaphore. Un monument commémoratif rappelle, en contre bas du sémaphore, le martyre de ces victimes de la barbarie nazie.
Pierre Le Parlouer avait 36 ans, son nom figure sur Le Monument du sémaphore de Creac’h-Maout en Pleubian.
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Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W236. – Archives de l’ANACR. – Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 10 (2004) et n° 11 (2005).

Alain Prigent, Serge Tilly

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