Né le 18 décembre 1913 à Fourchambault (Nièvre), tué au combat le 23 juillet 1944 à Massangis (Yonne) ; résistant membre de la compagnie FTP Colbert.

Stèle de Dissangis
Stèle de Dissangis
À la mi-juillet 1944, la compagnie FTP Colbert, forte d’environ 150 hommes, s’était installée dans le sud-est du département, en forêt d’Hervaux, près du village de Massangis. Ce maquis fut attaqué le 23 juillet au matin, sans doute à la suite d’une dénonciation, par une troupe allemande venue d’Avallon en autocars. Le chef du maquis, Marcel Piat (capitaine « Marceau ») donna l’ordre de repli en direction du village de Civry. Au cours de ce repli, un groupe de maquisards dut engager le combat, près de la ferme de Rochefort, contre un détachement ennemi. Protégés par les tirs du fusil-mitrailleur servi par Michel Potapov (un soldat russe déserteur de l’armée allemande et membre du maquis Colbert), la plupart des hommes du maquis réussirent à décrocher. Mais quatre d’entre eux (le lieutenant Roland Guibert, le sergent Maurice Néron, Robert Moncron et un inconnu surnommé « Marcel ») furent fauchés par les tirs ennemis en traversant une côte déboisée. D’autres maquisards furent blessés plus ou moins gravement mais purent être évacués par leurs camarades.
Après le combat, les troupes allemandes se regroupèrent au village de Massangis. Les officiers, furieux de n’avoir pu anéantir le maquis, firent rassembler tous les hommes du village sur la place de l’église, menaçant de fusiller des otages et de mettre le feu au village. Grâce à l’intervention de trois femmes du village parlant l’allemand, les officiers finirent par renoncer à leurs menaces et la troupe quitta le village dans la soirée sans exercer de représailles.
Le nom de Maurice Néron figure, avec celui de ses camarades tués ce jour-là, sur la stèle édifiée sur la commune voisine de Dissangis à la mémoire des morts des maquis Garnier et Colbert. Il figure aussi sur une autre stèle édifiée sur la commune de Dissangis, à proximité du lieu de sa mort, et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Sources

SOURCES : Robert Bailly, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983, pages 228-230. CDrom La Résistance dans l’Yonne, AERI-ARORY, 2004 (Pers Jean-Claude, notice « 23 juillet 1944 : attaque de la compagnie FTP Colbert à Massangis »). — Sites internet : Mémorial GenWeb ; Mémoire des Hommes. — SHD, dossiers administratifs des résistants (SHD 16P 442244 et AVCC Caen 21P 107516).

Claude Delasselle

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