Né le 27 octobre 1922 à Jouy (Eure-et-Loir) ; abattu par les Allemands le 14 juillet 1944 à L’Hermitage-Lorge (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; réfractaire ; chef du groupe FTP.

Fils de Raymond Pinault et de Jeanne Delavoët, célibataire, élève ingénieur à l’Ecole centrale des arts et manufactures de Paris, domicilié chez ses parents à Jouy (Eure-et-Loir), Jean Pinault entra en octobre 1942 comme agent de liaison dans le réseau du SOE britannique, groupe Athos-Buckmaster de Chartres, que dirigeait Léon Chesne. Désigné avec sa classe d’âge pour le STO par le Service départemental de la main-d’oeuvre d’Eure-et-Loir au printemps 1943, déclaré apte la visite médicale, puis déclaré "parti en Allemagne", il dut se caché et fut traqué en juillet 1943 par la Sipo-SD de Chartres et lui échappa de peu. Il se réfugia alors auprès d’un cousin à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) et s’engagea dans la résistance bretonne en septembre 1943.
Employé et hébergé dans une scierie au Quessoy, il rejoignit les FTP du secteur de Saint-Brieuc. Il assura les liaisons entre l’état-major et les maquis, réalisa pour Londres le plan du camp allemand de Bel-Air, fabriqua de fausses cartes d’identité, aida les réfractaires, recruta des hommes qu’il forma et devint chef du maquis de l’Armée Secrète du Quessoy, alias Jean Petit.
À la ferme des Salles en Hénon vivait Mme veuve Gouélibo née Carlo avec ses cinq enfants Bernadette, Jeanne, Jean, Louis et Pierre. Un groupe de Résistants du Mouvement Défense de la France, lié à l’Armée Secrète et 3 parachutistes SAS, s’y installa le 6 juillet 1944.
Le 9 juillet 1944, les Résistants s’apprêtèrent à réceptionner un parachutage d’armes dans le secteur de Moncontour (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). Les militaires allemands au cours d’une opération de police les surprirent. Le combat dura une heure et demie. Les Allemands perdirent une trentaine d’hommes. C’est au cours de ce combat que Pierre Le Balpe et Édouard Martin furent tués. A cours de munitions les autres Résistants se rendirent. Les Allemands incendièrent la ferme en représailles avant de quitter les lieux.
Onze personnes furent arrêtées : le SAS Pascal Fadda, Robert Hanus, Louis Dieulesaint, Félix Veillet Deslandelles, Jean Siot, Jean Pinault, Désiré Collin et toute la famille Gouélibo, la mère Jeanne veuve Gouélibo née Carlo, le fils Jean Gouélibo et les deux filles Bernadette Gouélibo et Jeanne Gouélibo. Les deux autres fils Gouélibo Pierre et Louis, absents ce jour-là, échappèrent à l’arrestation. Les deux autres parachutistes SAS réussirent à s’enfuir. A l’exception de Jean Gouélibo, toutes furent emprisonnées et martyrisées dans l’école publique d’Uzel-près-l’Oust (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). Au cours du mois de juillet 1944 elles furent assassinées par les Allemands aidés par les miliciens du Bezen Perrot dans la forêt de Lorge à L’Hermitage-Lorge (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).
Jean Pinault fut assassiné le 14 juillet 1944 dans la forêt de L’Hermitage-Lorge à La Butte Rouge, il avait 22 ans,
Son corps ainsi que celui de ses neuf compagnons fut retrouvé le 28 octobre 1944 dans les fosses de la Butte Rouge.
L’autopsie par un médecin légiste le 30 octobre 1944 sembla indiquer qu’il était mort par pendaison.
Après les obsèques nationales du groupe qui se déroulèrent à Saint-Brieuc le 3 novembre 1944, il fut inhumé le 5 décembre 1944 dans le cimetière de Jouy.
Mort pour la France, Croix de guerre 39-45 avec étoile d’argent,
"Médaille de la Résistance" à titre posthume a été remise à son père par le général De Gaulle le 11 juillet 1945, à l’occasion de la remise des prix du concours général des lycées, en Sorbonne à Paris. Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de Jouy, sur celui des anciens élèves du lycée Marceau de Chartres. Homologué FFI avec le grade de lieutenant, période du 01/06/1944 au 14/07/1944. Homologué DIR interné-résistant, période du 09/07/1944 au 14/07/1944, carte n° 1.210.01857. Combattant Volontaire de la Résistance.
Son nom figure sur La Stèle de Jean Pinault et de neuf autres Patriotes ; aux fosses de L’Hermitage-Lorge et sur Le Monument des Martyrs de L’Hermitage-Lorge.
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Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W236. – Archives de l’ANACR. – Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 10 (2004) et n° 11 (2005). — AVCC Caen, dossier AC 21 P 136186 - SHD Vincennes, dossier de résistant GR 16 P 478736 - AD 22, 68 J 22 - AD 28, 116 W 198 - AD 28, 1575 W 90. — Ouest-France, édition Finistère,
30 octobe 1944. — Ouest-France, édition Côtes-du-Nord, 02/11/1944. — L’Indépendant d’Eure-et-Loir, 3 et 7 décembre 1944. — L’Écho Républicain de la Beauce et du Perche, 21 juillet 1945. — Christian Bougeard, La Bretagne de l’Occupation à la Libération, PUR, Rennes, 2014.

Alain Prigent, Serge Tilly, Marie-Thérèse Grangé

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