Né le 1er février 1924 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; assassiné (brûlé vif) le 29 juin 1944 par les Allemands à Trébrivan (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; employé des PTT ; FTP.

Fils de Léon Gourmelen et de Jeanne Huon.
Paul Gourmelen célibataire était employé auxiliaire des postes à Landerneau (Finistère), il demeurait à Saint-Pol-de-Léon (Finistère) et s’était replié à Trébrivan pour des raisons inconnues..
Trébrivan faisait partie du secteur sud-ouest du département, dans cette zone l’armée allemande ne se sentait plus en sécurité, la Résistance FTP y était fortement implantée.
Le 29 juin 1944, à 17 h, avertis de la présence de Résistants, des miliciens parlant en breton et des militaires allemands venus de leur cantonnement à l’école publique de Maël-Carhaix (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) arrivèrent au bourg de Trébrivan.
Yvette Guéguen prévenue vint en mission à leur rencontre pour rendre compte de la situation, elle fut arrêtée et menottée.
A leur arrivée au bourg des miliciens et des militaires allemands, un échange de coups de feu se produisit à l’intersection de la route de Callac (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) et celle de Carhaix (Finistère), deux Résistants furent tués : Pierre Charretteur et Paul Gourmelen.
Les miliciens et les militaires allemands encerclèrent "La maison Guéguen", débit de boissons tenu par Joseph Guéguen et son épouse Augustine, fréquenté par des responsables de la Résistance qui y tenaient des réunions clandestines. Ce jour là, des Résistants y sont installés et consomment, surpris plusieurs d’entre-eux réussirent à s’enfuir à travers les champs voisins. Trois d’entre-eux furent pris au piège, les militaires allemands lancèrent dans le débit des grenades incendiaires qui transformèrent le débit en brasier, trois Résistants y périrent carbonisés : Joseph Guéguen qui tenta en vain de sauver quelques biens, René Le Gaudu et Achille Kouyoumdjian.
Les miliciens et les militaires allemands continuèrent leur sale besogne et arrêtèrent une trentaine de personnes qui se trouvaient au bourg au mauvais endroit au mauvais moment, parmi elles une autre femme Augustine Roulé épouse Guéguen ainsi que 11 hommes pris au hasard : Armand Guéguen, Auguste Guéguen, Jérome Sibiril, maire de Trébrivan, Joseph Le Gac, Louis Perrennès, Joseph Camio, Jean-Marie Le Guen, Alexis Claustre, Pierre Le Bihan, Louis Rivoal, Rolland Beaules.
Sur ordre du commandant de la patrouille allemande les corps furent enterrés dans un champ situé à 80 m des habitations et à 50 m de la route allant vers Callac.
Les Allemands interdirent toute cérémonie ou manifestation.
Les 13 personnes arrêtées furent déportées en camp de concentration en Allemagne.
Seules Yvette Guéguen et Rolland Beaules revinrent de ces sinistres camps.
Ce drame marqua profondément les habitants de tout le secteur.
De par leur même profession Pierre Charretteur et Paul Gourmelen semblaient se connaître.
Paul Gourmelen avait 20 ans, ce jour là il portait une veste bleue rayée rouge avec l’inscription P. Brannalec Saint-Pol-de-Léon.
Poursuivant leur route les miliciens passèrent par Bourbriac et c’est à cet endroit que furent retrouvés les portefeuilles de Pierre Charretteur et Paul Gourmelen.
Le nom de Paul Gourmelen figure sur Le monument de la Déportation et de la Résistance, à La Pie en Paule.
Témoignage d’Yvette Guéguen épouse Sibiril
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Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W236. – Archives de l’ANACR. – Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 10 (2004) et n° 11 (2005).

Alain Prigent, Serge Tilly

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