Mainzac (Charente), 25 juillet 1944
Dans ce village du département de la Charente, une colonne composée d’Allemands et de supplétifs tomba dans une embuscade tendue par un petit groupe de maquisards FTP. En représailles, quatre habitants de Mainzac furent massacrés et le village fut mis à sac.
Plaque commémorative sur le monument aux Morts de Mainzac
Crédit : Résistance française.blogspot
Un groupe de 7 FTP, venus de Nontron, embusqués dans une mare asséchée, ouvrit le feu au FM sur les motocyclistes allemands à l’entrée de l’agglomération. Les Allemands ripostèrent avec leurs mitrailleuses et un canon de DCA. Trois maisons flambèrent dans le hameau de Chavalerias, notamment celle de la famille Bourrinet ; Juliette Bourrinet et sa fille Maria furent blessées ; la fillette décéda de ses blessures quelques mois plus tard. Les FTP durent décrocher rapidement.
Vers la Ferrière, les Allemands incendièrent des bâtiments. Angel Forestier, grabataire, périt brûlé dans sa maison, puis ce fut le tour des maisons des familles Mousseau et Duclaud. D’autres habitations furent pillées, la population fut rassemblée, mise à genoux face au cimetière, route de Charras, et menacée : « Si un Allemand est tué, vous tous fusillés ! ».
Des soldats mitraillèrent le bourg du haut du clocher. L’école et la mairie furent incendiées. Louis Guicherand, oncle des Mousseau, habitant du Breuil, un village voisin, venu chercher sa femme à Mainzac, se coucha dans un champ sans pouvoir échapper aux tirs. Lucette Braud, 10 ans, venue en vacances de Rochefort-sur-Mer chez ses grands-parents Mousseau, fut abattue alors que son père tentait de s’abriter avec elle derrière un muret de pierres sèches.
Les noms des quatre victimes sont inscrits sur une plaque apposée sur le monument aux Morts de Mainzac.
BRAUD Lucette
BOURRINET Maria
FORESTIER Angel
GUICHERAND Jean-Louis
Ont été ajoutés sur cette plaque les noms de deux autres victimes de la guerre 1939-1945 originaires de la commune mais tuées dans des circonstances différentes :
MOUSSEAU Henri, Joseph, matelot-mécanicien, tué le 3 juillet 1940 à Mers-El-Kébir (Algérie)
THOMAS Louis, soldat du 6e RI, mort le 23 juillet 1940 à Laon (Aisne) des suites de ses blessures.
SOURCES : Extrait de l’ouvrage Histoire simple et vraie de la 2ème Compagnie Brigade Rac (Javerlhac - Marthon) : Témoignages recueillis par Marcel Belly, ancien réfractaire, chef de groupe F.M. - 2ème Cie - brigade Rac, in La tragédie du 25 juillet 1944 à Mainzac en Charente, Résistance française.blogspot. — La tragédie de Mainzac, in Site de la commune de Mainzac. — MémorialGenWeb.
Dominique Tantin