Né le 22 juin 1904 à Autun (Saône-et-Loire), exécuté sommairement le 22 août 1944 à Mellecey (Saône-et-Loire) ; négociant en vins ; résistant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Jean Viard était le fils de Simon et Marie Eugénie Tainturier. Il était marié avec Marie Renée Chalmandrier et domicilié 21 avenue de la gare à Autun. Il exerçait la profession de négociant en vins à Autun et était administrateur des Caves du Clos l’Évêque, à Mercurey (Saône-et-Loire).
Son frère Maurice et sa belle-sœur Antoinette Marie née Mouron, qui faisaient partie de la chaîne d’évasion du Colonel Moreteaux et hébergeaient des évadés, furent arrêtés par la police militaire allemande le 9 octobre 1941 à Mercurey sur dénonciation de leur comptable, Monsieur Fourdraine, citoyen hollandais et membre des services de renseignement allemands. Tous deux périrent en camp de concentration. Prévenus par Jean, les services de contre-espionnage français en zone libre tendirent une souricière à Fourdraine et réussissent à le kidnapper sur la ligne de démarcation. Il sera condamné à 20 ans de travaux forcés par le Conseil de guerre de Périgueux, procès dans lequel Jean Viard témoigna. En novembre 1942, les troupes allemandes occupèrent la zone libre et relâchèrent Fourdraine qui reprit ses fonctions de comptable aux Caves du Clos l’Évêque. Voyant que le vent allait mal tourner pour les “collabos” et les occupants, il aurait dénoncé Jean aux allemands afin qu’il ne puisse témoigner une seconde fois contre lui dans un éventuel procès après guerre. Fourdraine n’échappera cependant pas au jugement et sera condamné à mort et exécuté.
Jean Viard fournissait en vin certains maquis et entra lui-même au maquis le 1er juin 1943 selon l’attestation de Gérard Drouin, alias “capitaine Serge” puis aux Forces françaises de l’Intérieur (FFI) au maquis d’Anost le 6 juin 1944 comme agent de renseignements selon celle du lieutenant Marcel Batifoil, responsable du maquis “Socrate.
Il fut arrêté à son bureau à Autun le 12 août 1944 à 11h30 et conduit à la Kommandantur de la ville puis transféré le lendemain à la prison de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Il fut extrait de sa cellule et emmené à Mellecey (Saône-et-Loire) avec deux autres prisonniers puis fusillé contre un chêne à la lisière du bois de Marloux, le 22 août 1944. Son cadavre fut découvert le 23 août à dix heures et l’acte de décès fut dressé le jour même sur la déclaration de Henri Picat, caviste, âgé de 65 ans, employé à la Maison Viard Frères et domicilié à Mercurey (Saône-et-Loire).
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur l’acte de décès et le titre d’Interné politique par décision du 24 novembre 1955.
Son nom figure sur le monument aux morts, à Autun et sur le monument commémoratif des fusillés d’août 1944, à Mellecey (Saône-et-Loire).
Sources

SOURCES : Musée de la Résistance 1940-1945 en ligne monument de Mellecey (Saône-et-Loire) Roland Tatreaux, Chemins de Mémoire en Chalonnais, ANACR, 2016.— Le Journal de Saône-et-Loire du 26 août 2004 La famille Viard, doublement éprouvée.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

Jean-Louis Ponnavoy

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