Né le 1er octobre 1895 à Étreux (Aisne) ; civil massacré le 2 septembre 1944 à Étreux ; marié ; domestique de ferme, puis manœuvre spécialisé et auxiliaire au service des Voies et bâtiments (SNCF), manouvrier ; victime civile.

Fils d’Eugène Bouleau, journalier âgé de cinquante ans, et de son épouse Marie Françoise Louise Dupré, ménagère âgée de quarante-quatre ans, Louis Bouleau se maria le 30 avril 1938 à Étreux, avec Julia Aline Lemaire. Le couple avait trois enfants en octobre 1939. Il semble qu’il ait été précédemment marié, car le registre des matricules précise qu’il avait un enfant en octobre 1923. Ses parents moururent avant 1944.
Lors de son incorporation, il était domestique de ferme et vivait à Étreux. En raison de l’invasion allemande, Louis Bouleau ne put être recensé en temps utile. Il fut incorporé au 23e bataillon de chasseurs à pied à compter du 3 septembre 1919, où il arriva le 9. Il fut libéré assez vite, le 18 septembre, déclarant se retirer à Étreux.
En 1937, Louis Bouleau était manœuvre spécialisé. Il fut rappelé à l’activité le 25 août 1939 et affecté au 25e régiment régional (13e compagnie), où il arriva le lendemain. Il fut renvoyé dans ses foyers le 18 novembre suivant. Au terme de l’exode de mai-juin 1940, il se retrouva le 12 juin à Pré-en-Pail (Mayenne) avant de revenir à Étreux. Il fut embauché le 3 mars 1941 comme auxiliaire au service des Voies et bâtiments par la SNCF, à Busigny (Nord) et travaillait à Boué. En 1944, il résidait au passage à niveau Le Gard, à Étreux (Aisne).
Le 1er septembre 1944 des camions allemands furent attaqués par des résistants route de La Neuville-lès-Dorengt, près d’Étreux (Aisne). Le lendemain il y eut à nouveau des accrochages avec l’ennemi et un chauffeur allemand fut tué. Les troupes allemandes encerclèrent aussitôt le hameau du Gard et firent sortir les hommes de chez eux et les fusillèrent devant chez eux face à leurs femmes et leurs enfants. En fin de matinée 25 maisons avaient été détruites et 36 habitants massacrés en représailles dont Louis Bouleau.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre d’Interné politique le 3 juin 1958.
Demeurant au hameau du Gard, à Étreux, manouvrier âgé de quarante-huit ans, Louis Bouleau est l’une des trente-six victimes du massacre du 2 septembre 1944. L’acte d’état civil indique que le décès constaté fut « occasionné par armes à feu, rue de Boué, hameau du Gard, d’après les renseignements recueillis » ; la déclaration fut faite le 2 septembre à 19 h. et il est précisé que la mort paraissait « remonter à onze heures trente ». Louis Bouleau fut reconnu « mort pour la France » le 2 septembre 1946 (ajout sur l’acte de décès en date du 6 septembre 1946).
Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945 "Aux victimes du 2 septembre 1944 massacrées par les Allemands en retraite", à Étreux et sur la plaque commémorative aux "Agents du chemin de fer du Nord morts pour la France 1914-1918" et "A la mémoire des agents de la SNCF tués par fait de guerre 1939 -1945", à l’intérieur de la gare d’Hirson (Aisne).
Sources

SOURCES. Arch. dép, Aisne, 21 R 209-1915 (reg. matr., vue n° 193 et suiv.). — Hervé Barthélémy et Clément Gosselin dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Site Internet : Mémorial GenWeb. — État civil d’Étreux, 5 Mi 1661 (vue n° 163, acte n° 68). Acte de décès communiqué par la mairie d’Étreux (n° 63) et acte de naissance.

Frédéric Stévenot, Jean-Louis Ponnavoy

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