Née le 30 septembre 1932 à Paris XVème arr. (Seine), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; victime civile.

Marguerite, Marie Thérèse Simon
Marguerite, Marie Thérèse Simon
crédit : MémorialGenWeb
plaque Marguerite, Marie, Thérèse Simon
plaque Marguerite, Marie, Thérèse Simon
crédit : Isabel Val Viga
Marguerite Simon était la fille de Jean François (né le 22 mai 1899, Bodilis, Finistère), maquignon, et de son épouse Émilie Anna née Redon (née le 1er juin 1910, à Oradour-sur-Glane). Ses parents s’étaient mariés le 12 décembre 1927 à Oradour-sur-Glane.
Le couple s’établit à Paris où naquit leur fille Marguerite.
Émilie Simon née Redon dut rapidement élever seule sa fille, suite à l’internement de son époux. Sa mère la surnomme affectueusement ’’Guiguite’’.
Marguerite fut scolarisée dans le XVème arr. de Paris à l’école catholique de l’Œuvre des Saints Anges. Cette œuvre fondée au milieu du XIXème siècle se donnait pour but de recueillir des petites filles pauvres, orphelines ou délaissées, le but de l’institution étant de les éduquer, de les instruire et de leur faciliter l’accès à la vie professionnelle. Marguerite Redon suivit sa scolarité dans cette institution jusqu’à la fin de l’année scolaire 1942 – 1943.
Les difficultés de ravitaillement et d’approvisionnement sur Paris et l’augmentation du nombre de cas de sous-alimentation chronique parmi les enfants des quartiers populaires amenèrent vraisemblablement sa mère, à l’été 43 à envoyer sa fille à Oradour-sur-Glane où résidait sa mère Maria Depierrefiche veuve de Pierre Redon et son frère plus âgé Hippolyte (né le 11 décembre 1900, à Oradour-sur-Glane), époux de Louise Gauthier, parents de Pierre André, résidaient aux Bordes. Ils accueillirent Marguerite*, qui fut scolarisée, sans doute dès l’automne 1943 à l’école primaire publique de filles d’Oradour-sur-Glane.
Ses cahiers et travaux démontrent qu’elle était une élève appliquée, elle semble faire preuve d’une grande vivacité d’esprit plutôt étonnante pour son jeune âge. Les archives permettent de découvrir l’école d’autrefois : les cours pour les jeunes filles visant à les préparer à devenir une bonne ménagère.
Après son arrivée à Oradour, la petite Marguerite tient une correspondance épistolaire avec sa mère, on peut notamment voir une carte postale envoyé à l’occasion de l’anniversaire de sa mère le 1er juin 1944.
Elle était la petite-nièce de Théophile – dit Jean Depierrefiche* époux de Marie Louise Dufour*, parents d’Andrée Léonie*, frère de sa grand-mère.
Sa grand-mère Maria Depierrefiche veuve Redon, bien qu’ayant été au marché le matin du 10 juin 1944, est épargnée, habitant Les Bordes, hameau non raflé. Son oncle Hippolyte, pu s’enfuir à l’arrivé des Allemands.
Le 10 juin 1944, elle était dans la classe de Denise Bardet lors de l’arrivée en début d’après-midi des SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich.
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa grande-tante et sa cousine et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. « Tous les enfants des écoles, durent sous la contrainte, en compagnie de leurs institutrices et instituteurs se rassembler sur la place du village. Les enfants furent ensuite conduits toujours en compagnie des institutrices dans l’église du village où ils furent enfermés vers 15h, avec toutes les femmes et les enfants du village. Vers 16h, les soldats y introduisirent un engin explosif. Celui-ci dégagea une fumée asphyxiante, puis des SS pénétrèrent dans l’édifice et mitraillèrent femmes et enfants, jetèrent des grenades puis incendièrent l’église. » Son grand-oncle fut mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Marguerite Simon obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Sa grand-mère, apprend la terrible nouvelle le lendemain, grâce aux premières personnes qui pénètrent dans Oradour. Trop éprouvée par l’événement et rongée par la culpabilité d’avoir perdu sa petite fille alors qu’elle avait été placée chez elle par sécurité, elle n’écrit à sa fille que trois semaines plus tard, le 2 juillet. Amélie Simon née Redon, ayant déjà appris la nouvelle, s’est alors mise en route pour Oradour. Elle mettra plusieurs semaines pour rejoindre le village, tant l’état du pays et des transports étaient catastrophiques.
Son père décède le 21 novembre 1973, à Léhon (Côtes-d’Armor).
Sa mère habitera le village provisoire. Elle décède le 2 novembre 2010 à Saint-Junien.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane, exposition temporaire réalisée par Sandra Gibouin et al. Oradour histoire et archives, Destins croisés de trois familles touchées par le drame — Mémorial GenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne et Paris, actes de naissances, mariages, décès, recensements.

Michel Thébault, Isabel Val Viga

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