Né le 12 mars 1917 à Oran (Algérie), mort en action le 11 juin 1944 au lieu-dit Reculfort, commune de La Folatière (aujourd’hui Le-Pont-de-Beauvoisin, Isère) ; gendarme de la brigade de La Tour du Pin (Isère) ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant (D.I.R.)

Victor PAGÈS
Victor PAGÈS
Photo : Yves Gauzentes, Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0
Victor, Louis Pagès était le fils de Charles, André et de Marie, Victorine Roulleaux.
Il était sergent pilote dans l’Armée de l’Air, affecté au Groupe de Chasse I/6.
Au matin du 20 mai 1940, vers 7H30, au cours d’un engagement avec des Bf109, il fut abattu en même temps que son chef d’escadrille, au dessus de Villers-Bretonneux (Somme). Blessé, il se parachuta de son MS406 n° 844, qui s’écrasa près du village de Demuin (Somme) . Récupéré par les fantassins français, il fut évacué sur l’hôpital de Beauvais (Oise).
Le 23 juin 1940, il fut muté à la Compagnie de l’Air 209 de la base aérienne de Marignane (Bouches du Rhône).
Il épousa Simone, Rose Hugon le 22 novembre 1941 à Pierrelatte (Drôme).
C’est après cette date qu’il quitta l’Armée de l’Air pour rejoindre les rangs de la Gendarmerie.
Le couple eut un enfant.
En juin 1944, il était affecté à la brigade de La-Tour-du-Pin (Isère).
Le 11 juin 1944 à 5h30, les militaires de la brigade de gendarmerie de La Tour du Pin, sous les ordres de l’Adjudant Lucien Combet, quittèrent l’unité à bord d’un fourgon pour rejoindre une formation de l’AS Isère, secteur Chartreuse, à laquelle ils allaient apporter leur expérience. Ils devaient s’installer dans une grange à La Folatière à côté du Pont-de-Beauvoisin (Isère). A 7h00, alors qu’ils étaient occupés à aménager le cantonnement, des hommes de la feldgendarmerie de Bourgoin (Isère) firent irruption dans la bâtisse et ouvrirent immédiatement le feu avec des armes automatiques, tuant neuf hommes, dont sept gendarmes, l’adjudant Combet, le maréchal des logis-chef René Arnaud, les gendarmes Maurice Bernard, Marcel Castex, André Defaix, Jean Gojon, Victor Pages et deux civils, Marcel Carré-Pierrat et Jean-Louis Salavin, qui se trouvaient sur place.
Les gendarmes Chaboud, Fournier et Genevey furent indemnes. Le gendarme Louis Bon, bien que blessé à un bras, put se soustraire aux recherches.
Les gendarmes avaient été manifestement trahis car les Allemands furent alertés en temps réel du départ des militaires. À La Folatière, ils se rendirent directement vers la ferme isolée dans les bois. Cyniquement, les tueurs passèrent à la brigade de La Tour du Pin où ils demandèrent des nouvelles de ceux qu’ils venaient de tuer aux épouses qui ignoraient tout des faits. Les gendarmes présents Baures, Constant, Marteau (Brigade de Virieu-sur-Bourbre, Isère) et Sarda, Marchi et Balfin (brigade de Bourgoin, Isère) furent arrêtés et conduits à la prison du fort Montluc à Lyon (Rhône).
Le 13 juin 1944, malgré la réticence des certains fonctionnaires collaborateurs et l’interdiction d’avis de décès dans la presse, de très nombreux habitants assistèrent aux obsèques.
Victor Pagès obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur, et interné résistant (D.I.R.).
Son nom figure sur le monument aux morts de Pierrelatte, il est désormais enterré dans le cimetière de cette commune et une rue y porte son nom.
Les noms des victimes de ce massacre sont inscrits sur un Monument commémoratif (Résistance - Martyrs du 11 juin 1944) érigé sur la commune du Pont de Beauvoisin.
Les noms des gendarmes sont inscrits à Morestel (Isère) sur la stèle commémorative de la 8e Légion avec cette inscription : "A la mémoire des Gendarmes de la 8e Légion ter lâchement assassinés par les Allemands et la milice".


Voir La Folatière (11 juin 1944)
Sources

SOURCES : SHD-AVCC Caen, AC 21 P 125062 et AC 21 P 654521 (à consulter). — SHD-Vincennes, GR 16 P 454412 (à consulter) ; GR 19 P 38/7 — Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse Université Paris IV Sorbonne, 2001, base de données noms. Pierrelatte, pages d’histoire page 101. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 203. Archives remises à l’AERD par le fils d’André Vincent-Baume, puis déposées aux Arch. Dép. Drôme. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — ttps ://www.somme-aviation-39-45.fr/dossiers-decouvertes/ms406-demuin-20-mai-1940/ms406-n-844-demuin-20-mai-1940.html — Geneanet

Yves Gauzentes, Jean-Luc Marquer

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