COMPAGNON Jean, Auguste
Né le 24 décembre 1921 à Chouzelot (Doubs), fusillé par condamnation le 26 septembre 1943 à la citadelle de Besançon (Doubs) ; cultivateur ; résistant au sein des FTPF du Doubs.
Arrêté le 16 ou le 18 avril 1943 (selon les sources) ans son village de Chouzelot par la Sipo-SD pour « aide à l’ennemi et attentats terroristes », il fut incarcéré à la prison de la Butte à Besançon. Il fut jugé par le tribunal militaire allemand FK 560, avec vingt-deux camarades FTPF, dans un procès organisé à la prison de la Butte du 15 au 18 septembre 1943.
Il fut condamné à mort avec seize de ses camarades (sept peines de travaux forcés furent également prononcées et un condamnation à mort ne fut pas exécutée, celle de Montavo). Le 26 septembre 1943 à 5 h 40 du matin, quatre camions montèrent les seize résistants à la citadelle de Besançon. Ils chantèrent « La Marseillaise ». Ils ont été fusillés par groupes de quatre, de 7 h 36 à 8 h 24.
Les victimes sont : Raymond Aymonnin, Jean Compagnon, Henri Fertet, Philippe Gladoux, Jean-Paul Grappin, Paul Pacqueriaud, René Paillard, Léon Puget, Roger Puget, Marcel Reddet, Gaston Retrouvey, Balthazar Robledo, Georges Rothamer, René Roussey, Marcel Simon et Satornino Trabado.
Son nom est gravé sur le monument aux Martyrs de la Résistance érigé dans la citadelle.
Dernière lettreDimanche, 5 h 40, le 26.Chers Parents,Je viens pour la première fois vous écrire, et malheureusement la dernière. Le tribunal maintient la sentence. Je serai fusillé ce matin. Je meurs le coeur plein de vos adorables images et l’âme tranquille. Je vous reverrai tous là-haut, quand Dieu vous rappellera à Lui. Courage, tel est le dernier mot que je vous dis. Pardonnez-moi de vous faire souffrir ; je ne croyais pas en venir ici. Adieu tous ceux que j’aime et que j’adore, et que je fais souffrir ; adieu tous. Adieu pays natal. Adieu belle France.Je meurs avec l’espoir que mes idées resteront personnifiées, et que vous aurez le courage nécessaire pour les suivre jusqu’au bout.Dans l’attente que cette lettre vous apporte la tristesse, je vous quitte.Jean.
SOURCES : DAVCC, Caen. – Notes Thomas Pouty. – Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 139695. — Guy Krivopissko, La vie à en mourir, lettres de fusillés, Taillandier, 2003, p. 236. – Mémorial GenWeb. — Fanny Monin, Les fusillés dans le département du Doubs de 1941, à 1944, Mémoire de master 1, Université de Franche-Comté, 2009. — Raymond Tourrain, L’Histoire du groupe Guy Mocquet, Amicale du groupe Guy Mocquet, imprimerie A. Eblé, Besançon, 1974, Besançon.
Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu, Claude Pennetier