Né le 24 octobre 1905 à Chazoy (Doubs), mort en mission le 4 mars 1944 à Villevallier (Yonne) ; militaire de carrière ; résistant (Front national) ; membre de l’état-major départemental des FTP de l’Yonne.

Marié, père de trois enfants, sous-officier de carrière, Maurice Eustache avait fait avec sa femme un séjour à Saint-Louis du Sénégal. Il exerçait ses fonctions militaires à Saint-Florentin (Yonne). Il participa à la campagne de France de 1939-1940. Prisonnier de guerre, il s’évada le 15 septembre 1940 et regagna Saint-Florentin, où il vécut clandestinement.

Il adhéra au Front national ; son homologation porte la date du 13 janvier 1943. Il prit assez rapidement d’importantes responsabilités aux côtés de Claude Simonnot qui était le responsable du Front national dans la région de Saint-Florentin. Ses connaissances militaires, son énergie et sa force de caractère le firent appeler à la responsabilité d’adjoint de Maurice Sellier, commissaire aux opérations régionales, lors de la réorganisation du Comité militaire régional des FTP de l’Yonne, en février 1944. Il prit ses nouvelles fonctions le 1er mars 1944. Il partit à bicyclette dans le Sénonais afin d’y préparer les sabotages de voies ferrées prévus pour le 7 mars, date anniversaire de l’exécution de Pierre Sémard. Il passa trois jours auprès du détachement René Louis de Sens et au maquis FTP Bourgogne, alors installé à la Grange-aux-Malades, près des Bordes.

Le 4 mars 1944, alors qu’il roulait sur la RN 6 près de Villevallier, au retour de sa mission, il fut écrasé par un camion. Le grade de lieutenant lui fut attribué à titre posthume, et confirmé par la commission régionale FFCI de la 7e Région militaire. Robert Loffroy avait la conviction que « s’il avait survécu, cet homme intelligent, courageux, droit et surtout très énergique, serait devenu par la suite notre chef départemental ».

Maurice Eustache fut déclaré « Mort pour la France » et la médaille de Combattant volontaire de la Résistance lui fut décernée en 1952. Son nom figure sur une plaque commémorative en hommage à cinq résistants FFI dans le carré militaire du cimetière de Saint-Florentin. Les quatre autres noms sont ceux d’André et Maurice Chignardet, de Louis Roux* et de Claude Simonnot. Il figure aussi sur le monument aux morts de Saint-Florentin et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.
Sources

SOURCES : Archives privées de Robert Loffroy (dossiers des FTP de l’Yonne fusillés ou morts au combat). — Loffroy Robert, Mémoires d’un résistant et militant communiste de l’Yonne, ARORY, 2014, p. 170 et 210— Bailly Robert, Si la Résistance m’était contée, Éd. ANACR-Yonne, 1990, p. 304. —Mémorial GenWeb.

Drogland Joël

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